Les
mots clef
selon les Lutins thermiques
On dit que la copropriété est
en quelque sorte l’école de la démocratie. C’est en tout cas une école
confrontée à l’art
difficile de vivre ensemble afin de régler les problèmes concrets, une école où
la démocratie se pratique hâtivement et trop souvent dans l’escalier sans
concertation préalable et est parfois source de conflits. L’absence de
connaissances ou de dialogue entre les copropriétaires, fait que ceux-ci ont
parfois bien du mal à s’entendre sur les solutions techniques à adopter lorsque
les problèmes surviennent. Dans ce cas, le système n’est pas complètement
bloqué et la copropriété continue à
vivoter dans le court terme par le fait que ce petit monde est alors régit tant bien que mal par le syndic et le « règlement de copropriété ». Il est pourtant certains cas où une
concertation préalable entre les copropriétaires est indispensable pour que les
choses avancent valablement. Lorsque les copropriétaires d’un immeuble
commencent par exemple à percevoir les avantages d’investir dans le
« durable » et de s’impliquer dans la rénovation thermique de leur
immeuble pour alléger leurs charges, ils se rendent vite compte que la notion
de bien « collectif » ou « privatif»
freine dans un premier temps les prises de décision. Les contraintes et les réglementations qui régissent l’habitat
neuf sont différentes de celles de l’ancien. Toujours est-il que les
copropriétaires d’un immeuble ancien, difficile à isoler, ne réalisent pas
toujours que leur intérêt est de raisonner « collectivement » plutôt
que « privativement »
lorsqu’il s’agit de l'évolution
des modes de chauffage de leur immeuble. Bien évidemment, d’autres mots clefs
interviennent et sont repris ci-après.
Mode de chauffage |
Electrique |
Combustion |
Tout électrique individuel |
1,5 MWh |
- |
Combustion collective |
- |
1,5 MWh |
Tout électrique collectif par PAC (COP 3) |
0,5 MWh |
- |
Tableau des consommations énergétiques hors
éclairage et électroménager mais incluant l’ECS d’un immeuble de 100
appartements de 50 m² mal isolé
(D = 300 kWh/m² et par an)
consommant annuellement pour chacun d’eux 15 000 kWh. La connaissance du
prix de l’énergie primaire permet de calculer aisément le montant des charges.
Bien que le kWh électrique soit plus élevé comparativement au fioul et bien
sûr par rapport au gaz, la dernière solution est particulièrement intéressante.
Reste que localement la puissance des transformateurs électriques en place peut
être insuffisante
L'évolution des modes de chauffage dans le
domaine de la copropriété et des immeubles sera différente selon qu'il s'agit
d'une construction neuve ou d'une rénovation dans l'ancien.
Dans le neuf avec le chauffage individuel ou
collectif
Lorsque les appartements sont correctement isolés les uns
par rapport aux autres dès l’origine de la construction le chauffage individuel
est une façon drastique de diminuer le gaspillage et de l’affecter en totalité
à celui qui en est la cause. Cela serait aussi l’occasion
d’établir plus d’équité dans la façon dont les tantièmes fixes ou variables de
chauffage sont établi dans les règlements de
copropriété pour définir la consommation individuelle de chaleur.
L'objectif de limiter à 50 kWh/m² la déperdition moyenne annuelle des
logements neufs d’ici 2012 peut, s'il est respecté, provoquer une modification
des modes de chauffage dans la construction neuve.
Les
isolants minces1) pourraient faire leur apparition et assurer
l’isolation intérieur de chaque logement sans trop affecter la surface
habitable. Des coefficients aussi bas pourrait entraîner la réapparition du
chauffage électrique individuel dans le neuf. Par contre, bien qu’économique à
l’achat ce mode de chauffage restera inévitablement trop coûteux à l’usage dans
l’ancien. Comment pourrait-il en être autrement avec un coefficient moyen
de déperdition de 300 kWh/m².
L’ancien est plus difficile à isoler, les ponts
thermiques, la difficulté d’isoler l’immeuble en partie basse, la gène qui résulterait pour l’occupant
de la pose d’une isolation par l’intérieur après coup, sont autant de raison
qui condamnent cette solution. Ce ne sont pas les
38% d’économie d’énergie dans l’ancien que l’on peut raisonnablement espérer
qui vont changer la donne, ni même la modification de la loi sur les
copropriétés par les pouvoirs publics qui pourrait tenter de modifier les
quotas de vote pour remplacer le chauffage collectif par un chauffage
individuel. Ni même un effort considérable des fournisseurs européens sur
l’atome qui pourrait être entrepris pour briser leur dépendance aux pays
producteurs de gaz et de fioul. Avec un coefficient amélioré de 150 kWh/m²
le chauffage individuel électrique dans l’ancien restera inexorablement
sensiblement 3 à 5 fois plus cher à l’usage qu’une pompe à chaleur et son COP
minimum de 3.
Reste que le chauffage thermodynamique dans le neuf en
divisant par 3 voire 4 la consommation électrique est un exemple qui pourrait
faciliter l'émergence de ce mode de chauffage dans l'ancien
Dans l'ancien avec le chauffage collectif
Lorsque la majorité
des copropriétaires d'un immeuble ancien manifeste par vote sa volonté de
profiter des avantages d'une chaufferie à base d'énergie renouvelable style
solaire thermique ou par chauffage thermodynamique, les solutions techniques
adoptées concernant l'isolation et les travaux en chaufferie ne peuvent être
que collectives. Cela signifie que la mise en œuvre d'une telle solution ne
peut se faire que si la notion de "partie privative" est bannie du
vocabulaire et s'efface devant l'intérêt de la collectivité. Que les fenêtres
et portes fenêtres soit considérées comme privatives pour leur entretien rien à
redire. Elles devraient par contre comme dans beaucoup de pays européens ne plus être considérées comme privatives
lorsqu'une décision de passage au double vitrage doit être prise pour améliorer
l'isolation thermique d'un immeuble.
Choisir un
mode chauffage du type pompe à chaleur pour bénéficier de ses avantages signifie que certains comportements nouveaux
devraient être expliqués dans l’intérêt commun par le conseil syndical lors
d'une assemblée générale en présence du syndic. Qu’il s’agisse d’un chauffage
individuel par radiateur électrique dans le neuf ou d’un chauffage collectif
par pompe à chaleur aquathermique dans l'ancien,
profiter de la négociabilité des tarifs de l’électricité engendrée par la libre
concurrence de l’énergie est une bonne chose. Pourquoi ne pas confier aux
Syndics, qui sont souvent en charge de nombreux immeubles, la tâche de
regrouper leurs achats d'électricité comme ils le font d’ailleurs probablement
pour le fioul. ils pourraient obtenir des rabais
importants. Les compteurs pourraient être relevés par une personne mandatée par
le Syndic.
Type d'habitation |
|
Le neuf |
L'ancien |
Zone urbaine |
Zone rurale |
Estimations et devis |
|
Composants |
Système |
Matériels |
Main d'œuvre |
Aspect thermique |
|
Chaufferie |
|
Individuelle |
Collective |
Sanitaire |
Chauffage |
Combustion |
Electrique |
Régulation |
|
Proportionnelle |
Tout ou rien |
Hiver |
Eté |
isolation |
|
Intérieure |
Extérieure |
Aspect administratif |
|
Acteurs |
|
Intérieurs |
Extérieurs |
Aides |
|
Fiscales |
Régionales |
1) Les
isolants minces multicouches réflecteurs agissent préférentiellement sur le déperditions
thermiques du type rayonnement et convection alors que les isolants épais
traditionnels ( voir tableau page 85) agissent surtout
sur la conduction. Ils sont 3 à 5 fois plus minces que les isolants épais
traditionnels à efficacité équivalente.