La copropriété et le
chauffage des locaux.
1) Avec les modes de chauffage conventionnels
Le chauffage
collectif et les tantièmes fixes :
Un système discutable (voire inadapté) imaginé par les pouvoir
publics :
Supposons que :
-
l'immeuble consomme Q kWh et que la dépense correspondante est D €
- Je suis
un Copropriétaire ayant 2% des tantièmes.
Selon mon comportement personnel :
1. J’essaye d’être plus économe que mes voisins. Par exemple, j’ai remplacé
mes anciennes fenêtres à simple vitrage par des doubles vitrages et je ferme le
radiateur de la chambre quitte à ajouter une couverture la nuit pour dormir. Je
réduis ainsi la dépense de l'immeuble de X €.
Je ne bénéficie que de 2% de l'économie
réalisée
2. Je suis négligent, je n’ai pas encore remplacé mes fenêtres simple
vitrage, j’ouvre celles-ci en hiver pour ventiler mon appartement en oubliant
de fermer mes volets roulant la nuit pendant l’hiver alors que j’impose une
température de 23 °C dans mon appartement. J’augmente la dépense de l’immeuble
de X €.
Je ne supporte que 2% du gaspillage.
Le résultat
est clair : l’ignorance, l’égoïsme, la négligence le raisonnement
insuffisamment collectif augmente les charges globales de la copropriété
Nota Concernant les causes des surchauffes dans les
immeubles à chauffage collectif par radiateurs ou des
planchers chauffants hydrauliques on les appartements se répartissent souvent
en trois types:
- Ceux dans lesquels
une température correcte de 20 à 22 °C peut être atteinte lorsque les robinets
à l’entrée des radiateurs sont ouverts
- Ceux trop
chauffés, même si les robinets à l’entrée des radiateurs pratiquement fermés
- Ceux insuffisamment
chauffés même si les radiateurs étaient grand ouverts
Ceci est malheureusement courant dans
les chauffages collectifs et provient d'un circuit de distribution hydraulique
mal conçu ou encrassé. Normalement, chaque radiateur est équipé d'un robinet et
d'un té (T) de réglage. Ce T de réglage sert accessoirement à isoler le
radiateur pour nettoyage mais sa fonction principale est de contrôler le débit
qui circule dans le radiateur pour l’adapter au besoin thermique de la pièce à
chauffe. Il doit Il évite que les appartements trop bien chauffés n'absorbent
pas toute la chaleur. Si l’orifice de ces T de réglage ne sont pas bien calibré
et par exemple trop petit où encrassés
cela a pour effet de limiter l'énergie arrivant dans l’appartement concerné qui
est mal chauffé. Et ce sont dans ce cas les récriminations des Copropriétaires
mal chauffés qui impose une surchauffe généralisée de l’immeuble, les
Copropriétaires trop chauffés profitant de cette aubaine pour ouvrir leurs
fenêtres et profiter d'un confort accru: chaleur et aération confondus en
n’améliorant pas significativement le sort des appartements mal chauffés.
Seul un réglage non modifiable
privativement des T et un nettoyage de ceux-ci permet de mieux distribuer
l’énergie dans les appartements en ne fournissant à chaque appartement que ce
qui est nécessaire.
Le réglage de ces T ne doit être
réalisé que par du personnel qualifié.
En effet, le réseau hydraulique est
assez complexe. Il incorpore une pompe
centrifuge qui doit avoir une hauteur de refoulement suffisante.
Lorsque les occupants tentent de
résoudre ce genre de problème à titre individuel, cela peut être la cause dépenses importantes par surchauffe dans les copropriétés provoqué
par un mauvais équilibrage du circuit .
La solution consistant à ajouter un
chauffage électrique d’appoint dans les appartements les moins bien chauffés en
évaluant la consommation d'énergie électrique nécessaire pour rétablir
l'équilibre et en trouvant un arrangement avec le syndicat des Copropriétaire
pour le calcul des tantièmes de chauffage est l’aveux implicite d’un circuit
hydraulique mal dimensionné ou encrassé.
Il faut prendre conscience que le
circuit hydraulique est long à nettoyer en raison de la longueur des tuyauteries des
réseaux de chauffage collectif dans les immeubles
Ce n’est qu’après avoir résolu ces problèmes
courants à savoir : correctement nettoyé le circuit, effectué une
isolation équilibrée du bâti en terrasse et effectué ces réglages d’équilibrage
hydraulique (Voir le Bilan énergétique simplifié )
que l’on peut commencer à envisager un équipement de chauffe moderne avec un
complément ENR.
Les copropriétés de plus de 50 lots et leurs
syndics vont devoir aussi inscrire à l’ordre du jour de l’assemblée générale et
avant 2017 la réalisation d’un audit énergétique dont le but est d’accélérer les travaux de
rénovation thermique
Le chauffage individuel : Un système par
nature injuste :
1.
J’ai la chance de
posséder un appartement situé dans un étage intermédiaire orienté côté sud avec
double vitrage et des voisins aux étages supérieurs et inférieurs ainsi que sur
la périphérie occupant perpétuellement leur logement et ne s’absentant qu’au
mois d’aout pour les vacances d’été.
Bénéficiant de cet environnement favorable mes radiateurs électriques
sont pratiquement toujours éteints (ou ma chaudière individuelle à gaz à
l’arrêt).
Ma dépense chauffage est très faible.
2. J’ai la malchance de louer un appartement de surface comparable mais
orienté vers le nord équipé de simple vitrage avec des voisins aux étages
supérieures et inférieure ainsi que sur la périphérie souvent absent et coupant
leur chauffage individuel pendant leur absence.
Ma dépense chauffage est très importante.
Le résultat
est clair, bien que l’on ne dépense que ce que l’on consomme, ce qui de prime
abord semble juste, une copropriété avec chauffage individuel peut engendrer en
réalité des injustices importantes fonction des circonstances, de son
environnement immédiat ainsi que du mode d’occupation
2) Avec une PAC aquathermique
Pour tirer
avantage de l’implantation éventuelle d’une pompe à chaleur aquathermique
dédiée au chauffage dans un immeuble neuf ou ancien à usage d’habitation et
réaliser des économies conséquentes, il est nécessaire de se plier à certaines
règles lors de la mise en œuvre et de la conception du système ainsi que
pendant son utilisation. Autant la mise en œuvre que son utilisation ne peuvent
être valable que si la notion de "partie privative" est bannie du
vocabulaire et s'efface devant l'intérêt de la collectivité. La preuve en est le meilleur résultat obtenu sur les HLM
comparativement aux copropriétés en termes de déperdition thermique. Gérés
collégialement avec une plus grande centralisation de l'exécutif, la décision
de poser des doubles vitrages, 1ère étape pratiquement incontournable du
processus de modernisation est prise plus facilement.
En
Allemagne les fenêtres et porte fenêtres sont gérées comme un bien commun, seul
leur entretien étant considéré comme privatif ce qui facilite la mise en œuvre
de telles systèmes dans les copropriétés.
L’installateur doit aussi se plier à certaines règles concernant la conception et l'utilisation.
Conception
Contrairement
aux chaudières à gaz, au fioul ou au bois, qui peuvent être surdimensionnées
sans conséquence, la pompe à chaleur doit être dimensionnée au plus juste avec
une faible surpuissance par rapport aux besoins énergétiques (de 10 % à 20 %
maximum) et il est de ce fait nécessaire d’effectuer l’estimation des
déperditions thermiques de l’habitation avec une meilleure approximation que
dans le passé.
Une chaudière
au fioul peut en effet fonctionner avec un facteur de marche réduit (temps de
fonctionnement du brûleur faible par rapport au temps d’arrêt de celui-ci)
alors que la pompe à chaleur doit au contraire fonctionner le plus longtemps
possible avant d’être éventuellement arrêtée pour les besoins de la régulation.
Le temps du cycle ne devra pas être inférieur à 30 minutes (Par exemple deux
démarrages par heure avec un temps d'arrêt de 10 minutes) ce qui revient à dire
que le compresseur d’une pompe à chaleur doit fonctionner au moins un ¼
d’heure avant d’être arrêté pour la raison qu’il faut un temps non
négligeable, pouvant aller de plusieurs dizaines de secondes à quelques minutes
dans le cas des grosses pompes à chaleur ayant une quantité plus importante de
fluide caloporteur, pour que les pressions de fonctionnement s'établissent et
que le détendeur régule correctement le débit de réfrigérant. Pendant cette
phase transitoire, le COP est inférieur à celui du régime établi. Si le
thermicien prend trop de marge, il peut en résulter un fonctionnement de la
pompe à chaleur avec des temps de marche trop courts préjudiciables à son
rendement.
L’idéal serait
que le compresseur fonctionne en permanence sans période d’arrêt avec une
puissance s’adaptant exactement au besoin. Dans l’état actuel de la technique,
cette solution qui permet d'envisager une plage de
puissance variable de 10 à 100% bien que peu répandue semble souhaitable. Elle
est réalisable en utilisant des moteurs électriques à vitesse variable pour
entraîner le compresseur et éventuellement la pompe immergée de l'exhaure. Elle
présente l'avantage de supprimer les phases d'arrêt du compresseur, d'améliorer
en conséquence le rendement. Elle permet de supprimer le ballon tampon indispensable avec la régulation "on - off". Avec
ce type de régulation, ce ballon tampon a pour fonction d’augmenter l’inertie
thermique du circuit de chauffe et d’assurer un temps de fonctionnement
suffisamment long du compresseur Moyennant l’adjonction de ce ballon, on
observe que si la pompe à chaleur n'est pas surdimensionnée, les montées en
température sont lentes, la régulation de la température aisée, et le confort
meilleur avec des dépassements de consignes faibles.
Afin
d’améliorer le rendement d’ensemble et compte tenu de la difficulté d’isoler
dans l’ancien « après coup », il peut être souhaitable en cas d'hiver
très froid de prévoir une relève de la PAC par le gaz avec une chaufferie mixte
gaz-pac.
Si la pompe à
chaleur ne parvient pas à elle seule à chauffer correctement l’immeuble et que
la température ambiante plafonne par exemple vers 17°C dès qu’il fait très
froid dehors, il convient de ne pas confondre puissance et température :
·
Soit
cette pompe à chaleur n'est pas assez puissante, ce qui ne lui permet pas
d'atteindre une température d'eau suffisante, dans ce cas, elle ne s'arrête
jamais de fonctionner.
· Soit le débit
d'eau dans le circuit de chauffage est insuffisant, dans ce cas, la machine
s'arrête régulièrement et la température de départ du condenseur est
maximale pour la raison que les radiateurs ou les
planchers chauffant, n'étant pas correctement alimentés, n'arrivent pas à
extraire la puissance fournie par la pompe à chaleur.
Autre possibilité, les radiateurs sont trop petits et
auraient besoin d'une température d'eau supérieure à celle que la pompe à
chaleur ne peut fournir dans de bonne condition de rendement.
Utilisation
Dans l’intérêt commun, des
comportements nouveaux pourraient être utilement recommandés par le conseil
syndical aux copropriétaires souvent ignorants des techniques nouvelles.
Il est en effet de l'intérêt de
la copropriété de respecter certaines règles.
Ces nouveaux comportements n’affectent
heureusement pas le mode de vie et le confort des copropriétaires :
D’une
façon générale, et quel que soit le mode de chauffage, la demande de chauffage
d’un bâtiment est déterminée principalement par son enveloppe, son volume, et
son environnement. Cette remarque est particulièrement importante dans le cas
de la pompe sur nappe. Le fait de ne pas chauffer certains appartements
n’apporte aucun avantage. Cela réagit même négativement sur la consommation et
le comportement de la pompe à chaleur. Si par exemple 50% des copropriétaires
sont absents et ferment les robinets à l’entrée de leurs radiateurs cela ne
conduit pas à diviser par deux les frais de chauffage. Au contraire, les
dépenses d’énergie pour la pompe à chaleur vont augmenter pour la raison que
les pertes thermiques du bâtiment devront être couvertes avec la moitié de la
surface de chauffe donc avec une température d’eau dans les radiateurs plus
élevée ce qui est préjudiciable au rendement de la pompe à chaleur. De plus, en
cas d’humidité dans un immeuble, l’humidité du bâtiment passe des locaux
chauffés vers ceux qui ne le sont pas. La conséquence est la formation de
moisissures sur les murs des pièces non chauffées près des fenêtres.
On se plaint peut être trop souvent du montant
trop élevé des charges imposées par son syndic sans réaliser que
les dépenses de combustible qui représentent environ 30% à
50% des charges courantes pourraient être considérablement plus faibles.