Complémentarité des réseaux
d’alimentation
en
eau non-potable (ENP)
Pour bien comprendre ce qui différencie ou rapproche la
géothermie dite de "moindre
importance" et celle qui serait à n'en pas douter dans l'esprit du
BRGM de "première importance"
il est important de lever le voile sur cette dernière. Il devient alors pour
cela nécessaire de mieux comprendre quelles sont les différentes formes d'énergies thermiques naturelles mises à la disposition de
l'homme à la surface de la terre, à savoir celles induites par les interactions
nucléaires dites fortes et faibles, l'interaction électromagnétique et
également par la gravitation. Ces dernières sont en effet autant de sources
d'énergie qui permettent de comprendre ce qui rapproche ou non les "deux
géothermies" du BRGM.
On comprend, bien que celle-ci ne soit pas évoquée dans
l'article de CFP ci-dessous que la géothermie de première importance concerne
la géothermie profonde explorant le sous-sol à des profondeurs importantes
situées bien au-delà de la profondeur de -200 m prise comme limite pour
définir la géothermie dite de "moindre
importance". Et ceci pour être plus précis à des profondeurs allant
parfois au-delà de -2000 m afin de bénéficier de l'apport thermique associées à
l'interaction nucléaire dite faible liée à la radioactivité.
Courtezy CFP
On sait en effet maintenant que c'est cette dernière qui
maintien le magma situé au-delà de ces profondeurs à très haute température. On
sait également que lorsque des aquifères profonds dit captifs se situent à ces
profondeurs, l'eau très chaude qu'ils contiennent à tendance à remonter
naturellement dans le forage jusqu'à la couche piézométrique proche de la
surface du sol en raison de la pression très élevée qui y règne.
CE
QUI LES RAPPROCHE
Quiconque connait la signification du suffixe geo (sol)
comprend que « minime importance » ou non le prélèvement de l'énergie
naturelle des "2 géothermies du BRGM" se fait dans le sous-sol. Ceci
en utilisant le plus souvent l'eau contenue dans celui-ci comme vecteur
facilitant la transmission des flux thermiques.
Elles sont complémentaires par le fait que l'énergie fatale
rejetée après usage par la géothermie profonde de première importance pourrait
utilement être utilisée pour améliorer les performances de la géothermie dite
de "moindre importance". Ceci en utilisant l’eau de rejet de la géothermie
profonde pour augmenter la température de l'eau à la source froide de
cette dernière sans pour autant mélanger physiquement les deux fluides. Il est
important de comprendre à ce sujet que les échanges à plaques peuvent assurer
cette fonction de telle sorte que l'eau très chaude prélevée dans la nappe
captive de la géothermie profonde retourne dans cette même nappe et que l'eau
prélevée en surface à l'exhaure de la PAC sur nappe retourne elle aussi dans le
même aquifère comme cela est requis par le BRGM pour ne pas perturber le
fragile équilibre de notre environnement.
Un échange thermique obtenu à ce niveau à partir d'une
température de rejet de la géothermie des nappes captives profondes souvent
proche de 30°C permettrait en augmentant de quelque 10°C la température
de la source froide de la géothermie superficielle d'améliorer les performances
de cette dernière dans des proportions qui sont loin d'être négligeables. Les
surfaces et les coefficients d'échange de ces échangeurs permettent de transmettre
silencieusement des puissances thermiques considérables adaptées aux réseaux de
chauffage urbain. Les deux figures ci-dessous permettent de comprendre.
Lorsque l'on connaît les valeurs
pratiques de COP obtenues actuellement avec l'aquathermie
superficielle seule et celles qui pourraient être obtenues en profitant de
l'énergie fatale rejetée après usage par la géothermie profonde dite de
première importance pour améliorer ses performances , on mesure la potentialité
de ces deux sources d’énergie thermiques naturelles et tout l'intérêt que
l'homme peut retirer à ce niveau de leur cohabitation. La figure ci-dessus
montre comment la chaleur fatale issue du réseau haute température provenant de
la nappe captive profonde peut être récupérée pour augmenter la température à
la source froide du réseau basse température de l’aquathermie
superficielle dite de "moindre importance" .
La figure ci-dessous donne une idée de l’amélioration des performances
résultant de la cohabitation de ces deux réseaux.
Avec une
température à la source froide de 20°C
au lieu de la température habituelle de 10°C correspondant à une PAC aquathermique sur nappe libre,
1.
le COP théorique ou idéal passe de 10 à environ 16 soit un COP
pratique voisin de 8 au lieu de 5
2. Il est possible de
doubler voire de tripler le ∆T dans l’évaporateur ce qui réduit d’autant
le débit d’eau circulant dans les réseaux et réduit leur coût
Démonstration
COP avec 10°C à la source
froide :
COP = Tc/(Tc-Tf)
= (273 +40/ (40 – 10)= 10,4
COP avec 20°C à la source
froide :
COP = Tc/(Tc-Tf)
= (273 +40/ (40 – 20)= 15,6
L’échangeur à plaque assurant les
transferts thermiques évite le mélange physique entre les deux flux. Les
configurations de débit sont nombreuses mais pour situer les idées, deux
débit équivalents l’un au primaire avec une température de rejet Tr = 30°C
sur le réseau géothermique profond, l’autre à 10°C sur le secondaire de cet
échangeur en liaison avec les circuits de l’exhaure des PAC eau eau
logées dans les chaufferies des immeubles permettrait de disposer d’une
température à la source froide de ces PAC voisine de 20°C au lieu de 10
améliorant les performances du chauffage thermodynamique des immeubles. Ceci
de quelque 50% permettant de diviser sensiblement par 8 au lieu de 5 la
consommation d’énergie électrique (Le calcul étant effectué pour une
température de 40°C à la source chaude de la géothermie
dite de "moindre importance" correspondant à des planchers
chauffants hydrauliques avec un COP pratique de 8 égal à la moitié du COP
idéal théorique |
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Les puissances thermiques transmises par un échangeur à
plaques comme celui de la figure ci-contre peuvent être considérables. La surface
d'échange de tels échangeurs thermiques peut en effet atteindre 2000 m² dans
un encombrement assez faible. Ceci avec des coefficients d'échange pouvant
atteindre 3500 à 7500 watt/m²K avec l’eau. Avec une différence moyenne de
10°C entre le primaire et le secondaire un tel échangeur permettrait de
transférer des puissances voisines de 100 000
kW si la puissance n’était limitée par le débit d’eau de 3000 m3/h par
échangeur (voir note technique
ci-dessous).
Ce qu’il est aussi important de comprendre est le fait
qu’avec une température de 20°C au lieu de 10°C à la source froide des pompes
à chaleur aquathermique de la géothermie dite de
"moindre importance le débit requis à l’entrée des évaporateurs de ces
pompes à chaleur se trouve être sensiblement divisé par 3 par rapport aux PAC
eau eau
sur nappe libre conventionnelle. Ceci compte tenu du fait que la chute de
température dans le secondaire peut alors être de 15°C au lieu de 5°C. Ceci
d’ailleurs que ces PAC eau eau soit disons « privative » et gérée par
l’association syndic-syndicat des copropriétaires ou « collective »
et gérée au titre du PREH par une association préfet-municipalité. On mesure
l’intérêt d’une telle solution qui permet de réduire notablement la taille
des réseaux d’alimentation en eau non potable alimentant les immeubles. Voir les composants d’une pompe à chaleur |
|
CE QUI LES DIFFERENCIE
La géothermie dite de moindre importance prélève l'énergie
thermique dans le proche sous-sol (généralement moins de 80m) voire en surface
alors que l'énergie de première importance du BRGM prélève son énergie dans les
couches profondes de l'écorce terrestre (voisines de -2500 m en région
parisienne)
La géothermie profonde de première importance utilise
directement de l'eau ayant une température nettement supérieure au milieu à
chauffer alors que la géothermie de moindre importance utilise un milieu
contenant de l'eau ayant une température inférieure au milieu à chauffer l'obligeant
à faire appel à un fluide intermédiaire dit frigorigène utilisé dans le cycle
thermodynamique fermé d’une pompe à chaleur.
L'énergie prélevée par la géothermie superficielle dite de
moindre importance bénéficie des apports solaire ce qui lui donne son caractère
renouvelable ce qui, selon certains experts, n'est pas le cas de la géothermie
profonde des nappes captives Le terme de "minime importance"
utilisé par le BRGM pourrait de ce fait être inadapté pour ce qui
concerne les premiers mètres de la couche terrestre par le fait que ces
premiers mètres bénéficient de l'apport thermique dû à l'interaction nucléaire
forte beaucoup plus puissante que celle lié à l'interaction dite faible.
Alors qu'il est possible de disposer pratiquement de toute
l'énergie thermique naturelle prélevée dans la nappe captive de la
géothermie des nappes profondes sans apport d'énergie primaire, l'aquathermie superficielle des nappes libres est moins
performantes à ce niveau. Ceci dans la mesure où une quantité d'énergie
primaire non négligeable est nécessaire pour assurer le chauffage de l'habitat.
Cette énergie primaire est heureusement relativement faible comparativement à
l’énergie naturelle prélevée dans l’environnement. Quand l'on connait la
mission qui a été confié au préfet dans le cadre du PREH on mesure combien ce dernier devrait se
sentir concerné et disposé à mettre en place les structures
juridiques facilitant la mise en place de ces réseaux d'eau chaude non potable
permettant aux populations urbaines de se chauffer économiquement en préservant
notre environnement et en faisant en sorte que profonde ou superficielle les
techniques utilisant la géothermie deviennent un mode de chauffage de
l'habitat couramment utilisé dans nos villes. Les préfets devraient ainsi selon
les Lutins thermiques jouer un rôle moteur en conseillant à leur municipalité
de mutualiser la délivrance d’eau non potable (ENP) aux immeubles de nos cités.
Ceci que ces réseaux soient En le faisant ils seront incontestablement
valorisés par rapport à ceux qui ne font rien. Il leur appartient probablement
aussi d’orienter plutôt les solutions vers les PAC collectives. Ceci afin de
soulager l’association formée par
syndic-syndicat des copropriétaires et de réduire la taille des réseaux
d’alimentation. Il est temps de prendre en compte l’orientation économique
préconisé par Thomas Piketti « Il est plus que temps de mettre la question des inégalités au
cœur de l’analyse économique »
COMPLEMENT TECHNIQUE
TRANSFERT THERMIQUE ENTRE LES DEUX RÉSEAUX
Avec
un débit de 3000 m3/h compatible avec les plus gros échangeurs à plaques
la puissance maximum transmise est en pratique voisine de
P= 1,16 Q
× DT =1,16 x 3000 x 10 = 34 800 kW
(35 MW)*. Ceci avec un DT moyen de
10 °C entre le primaire et le secondaire.
CAS du RÉSEAU PROFOND HAUTE
TEMPERATURE(HT)
Pour 80 °C à l'entrée des groupes
d'immeubles et 30 °C au rejet c'est une puissance restitué vers les immeuble de
P=
1,16 x 3000 x 50 = 174 000 kW Soit
sensiblement 174 000/500 = 348 immeubles comme celui du « cas
pratique » (environ 20 000 foyers)
RÉSEAU SUPERFICIEL BASSE TEMPERATURE(BT)
Si le débit pompé dans le fleuve ou dans la nappe libre est le même que celui
provenant de la nappe profonde on se retrouve avec un DT de 10°C et
aux déperditions thermiques près dans l'échangeur à plaques EP on peut
dire que la puissance récupérée dans l'énergie fatale du réseau profond est 5
fois plus faible et égale à 174 000/5 = 34 800 kW
en réchauffant de 10 °C la température à la source froide du réseau BT la température passe à 20 °C à
l’entrée des évaporateurs et le COP pratique du réseau superficiel à 8
En prenant comme hypothèse que l'eau de rejet vers la nappe libre ou le fleuve
est de 5°C la puissance prélevée dans l'environnement par les évaporateur des
PAC est de P= 1,16 x 3000 x 15 = 52 200kW
On peut à partir de ce chiffre et de la définition du COP calculer la
consommation électrique E des compresseurs logés dans les
chaufferie de ces immeubles.
On a (52 200 + E)/E = 8 soit 7E
= 52 200 kW et E = 7457 kW
soit une puissance thermique disponible proche de 60 000 kW pouvant répondre au
besoin thermique de 120 immeubles de même taille que ceux du réseau HT
On observe en comparant le NB d'immeubles alimentés par chacun des deux réseaux
que le réseau superficielle est bien selon les termes du BRGM un réseau de
moindre importance
Bilan
financier global d'une telle structure de chauffage urbain
Le bilan financier d’un réseau double de ce
type est étonnant. On constate en effet que la consommation globale en énergie
primaire électrique pour assurer le
confort thermique de 348 +120= 468 immeubles semblables au "cas
pratique" est très faible et proche de (7457 x 8 760)/2,5 = 26 129 000 kWh
soit 556 kWh par foyer fiscaux. Avant même que les travaux d’isolation ne
soient entrepris un tel réseau peut donc assurer le besoin thermique de 46 800
foyers fiscaux vivant dans un logement comparable à l’appartement témoin du cas
pratique (67 m² habitable). Ceci en assurant leur besoin en chauffage et ECS.
On arrive avec un KWh électrique facturé au syndic pour le collectif à 5 cts le
kWh à une dépense ridiculement basse de moins de 30€. Prix à comparer à la
dépense qu'aurait à supporter ces immeubles s'ils étaient tous équipés de
chauffage individuel par effet joule. Dans ce cas la dépense par foyer fiscal
serait proche de (850 000 × 0,15**)/100 =1275€ au lieu de 30
*Sur
la base des informations INSA-Alfa
Laval (Il
s’agit d’une valeur extrême plusieurs échangeurs pouvant en pratique être
disposés en //.
**Sur la base d'un prix du kWh facturé 3 fois plus cher au particulier par Engie à 0,15 cts d'€ le kWh