Chaufferie et
régulation des centrales thermiques
utilisant la combustion ou la
géothermie profonde
La chaufferie d'un immeuble alimentée
par une centrale thermique utilisant la combustion ou la géothermie profonde est
très simple. Le circuit comprend tout au plus deux échangeurs à plaques
implantées dans le sous-sol du bâtiment à chauffer pour chacun des circuits
constituant le chauffage et l'eau chaude sanitaire. Ce circuit peut utilement
être doublé par une chaufferie gaz conventionnelle assurant les secours en cas
d’incident sur le chauffage urbain. L'échangeur principal assurant le chauffage
n'est pas indispensable en cas d'alimentation en directe. Pour des raisons
sanitaires, un deuxième échangeur plus petit assure la séparation des fluides
du circuit ECS. Une vanne 3 voies montée à l'entrée du
circuit primaire des deux échangeurs assure une régulation de température de
qualité en liaison avec un régulateur PID.
Circuit type
Le correcteur
PID permet d'obtenir une régulation de température stable et performante
Exemple de calcul du
correcteur intégrateur : Pour C=100 microfarads R a
pour valeur R = t/C = 2600 / (100 x 10-6) = 26 MW
Les capacités de
chauffage avec la géothermie profonde et le chauffage urbain sont fabuleuses.
Pour un
débit au primaire d'un échangeur à contre courant à plaques de 15 m³/h au
régime 80/40°C, on peut réchauffer environ
En pratique un ballon tampon peut être rajouté sur l’ECS pour diminuer le besoin instantanée de puissance et améliorer la régulation. La vanne trois voies, élément important de la chaîne de régulation, est située à l’entrée de l'échangeur ce qui évite que la température ne soit en permanence à la valeur maximale dans l'échangeur. On limite ainsi la formation de tartre. En cas d’encrassement, la conception de l’échangeur à plaque facilite le nettoyage.
Sur le
circuit de chauffage, un correcteur PID du type intégrateur correctement calé
en fréquence par rapport à la constante de temps t de l’immeuble, supprime l’erreur statique et améliore la précision de
la régulation.
On a vu dans les Lutins thermiques et la conservation de l’énergie qu’un immeuble se comporte sur le plan thermique comme une fonction linéaire du premier ordre avec :
P = Vca p θ + ζ S θ et θa/P = 1/ ( ζ S (1+t p) 1)
et une constante de temps t = Vca / ζ S 2)
Cette constante de temps t peut être plus importante en raison de la chaleur spécifique cb des murs (lorsque l’on prévoit une isolation de l’immeuble par l‘extérieur) et surtout des planchers qui vient s’ajouter à celle de l’air. La nouvelle constante de temps est égale à t = (Va ca+ mb cb) / ζ S 3)
Dans le cas du chauffage urbain la connaissance de la chaleur spécifique de l’eau ce et du débit d’eau alimentant le primaire de l’échangeur à plaque Q permet de trouver la puissance P développée au primaire de l’échangeur à plaque
P = ce
Q (T1 – T2) = ce
Q Dθ e 4) (voir le transport de l’énergie )
on obtient en remplaçant cette valeur de P dans 2) : θa /D θ e = ce Q / ζ S [(1/(1+t p)] 5)
Cette puissance est proportionnelle à
la chute de température Dθ e dans le primaire
de cet échangeur D θ e = Te
– Ts,
La fonction de transfert 5) n’ayant pas d’intégrateur, il est nécessaire de prévoir un correcteur du type intégrateur pour supprimer l’erreur statique et obtenir une régulation de température correcte. Le correcteur PID type intégrateur ayant la même constante de temps t = RC* que la constante de temps de l’immeuble a la fonction de transfert suivante (1+t p) / t p Soit une fonction de transfert globale du système
immeuble + correcteur en boucle ouverte de : θa /D θ e = [ce Q / ζ
S
] / t p correspondant à un système stable qui déphase de
90° à toutes les fréquences. |
Réponse en fréquence du correcteur et de
l'immeuble dans bode |
En multipliant par j le nombre imaginaire
θa /D θ e = [ce Q / ζ
S ] / wt j
représentatif du système global en
amplitude et en phase on obtient :
θa
/D θ e = - [(ce
Q / ζ S) / wt ] j ( j²
= -1)
Pour w = 1/t le module de ce nombre imaginaire est égal à: | θa /D θ e | = ce
Q / ζ S 4)
La formule est bien homogène puisque les deux termes ce Q /D θ e et ζ S θa sont bien égaux et représentatifs de la puissance émise par l’échangeur à plaques pour le premier terme et dissipée par déperdition dans les parois de l’immeuble pour le deuxième terme. Document Charcot montrant l'échangeur à plaque,la vanne 3 voies les pompes de circulation et la régulation PID |
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Notations
cb Chaleur spécifique des planchers et des murs
ca Chaleur spécifique de l’air du logement
P Puissance développée par la chaufferie
ζ Coefficient de déperdition dans les parois de l’immeubleS Surface de déperdition de l’habitation
θa Température de l’air dans le logement
Te Température du réseau d’alimentation au primaire de l'échangeur
Ts celle du retour.
Nota Te est égale à environ 100 °C dans le cas du chauffage urbain
et peut être plus faible dans le cas de la géothermie profonde afin de diminuer la
profondeur et donc le coût du forage. Ts peut être de l'ordre de 60 °C dans le circuit de retour du réseau de chauffage urbain.