Va-t-on
réécrire l’histoire ?
Espérons que cette incroyable image du Monde de janvier 2008 ne date pas
d'hier. La prodigieuse aventure énergétique du siècle dernier
n'appartiendrait-elle pas au passé?
Dans les années cinquante la production électrique était assurée
principalement par la production hydroélectrique. Les énergétivores que nous
sommes et l'erreur de la
réglementation thermique 2005 ont fait que le nucléaire
représente maintenant 80% du besoin français en électricité. Les barrages
hydroélectriques français ne produisent plus maintenant que 10% de nos
besoins. Le bon sens voudrait que l'on ne construise plus en France de grands
barrages voûte comme celui représenté sur cette figure. L'énergie potentielle
extrêmement importante contenue dans les retenus de ces grands barrages et
l'apparition des STEP suffisent largement à l'EDF pour éviter le décrochage
du réseau électrique européen. |
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Même si cela se fait au détriment de la sécurité en aval de ces
barrages, tant la demande peut être pressante, nous étions prêts à accepter ces
réalisations et à les considérer comme faisant partie de notre patrimoine. Nous
pensions avoir déjà équipés tous les sites qui pouvaient l'être et espérions
ainsi arrêter de dégrader notre environnement. Ce qui est en train de se passer
en Corse sur le fleuve Rizzanese
montre qu'il n'en est rien. On peut toutefois espérer que l’image ci-contre
sera maintenant considérée en France comme la réclame d'un "bon
produit" pour les pays émergeants, particulièrement ceux ayant des
régions montagneuses qui acceptent de sacrifier quelques-unes de leurs plus
grosses rivières et les saumons qui vont avec. Cette solution est à l'évidence
préférable pour notre couche d'ozone à
une production électrique assurée par des turbines à gaz ou au charbon. Mais ne
nous voilons pas la face, même avec l'apparition probable du chauffage
thermodynamique dans l'habitat urbain ancien, la demande française en
électricité va encore croître inexorablement. On ne peut raisonnablement
demander au nucléaire de tout assurer. Alors que la demande en électricité ne
peut qu'augmenter, il est de notre devoir après le drame japonais de Fukushima
de tenter de réduire la demande en électricité. Qu'elles sont les solutions
pour y parvenir? Telle est la vraie question que nous devons nous poser. Il
devient urgent de dissocier les énergies électriques et thermiques. De ne pas
convertir la première vers la deuxième si le "rendement" n'est pas
bon. Une pompe à chaleur sur nappe qui peut générer 5 voire 6 kWh thermique
pour 1 kWh électrique à un bon "rendement". Par contre une résistance
électrique qui converti sensiblement 1 kWh électrique en 1 kWh thermique à un
mauvais "rendement". Les solutions ne manquent
pour accroître la part d'énergie électrique "verte". Par exemple les
puissances disponibles avec le solaire voltaïque saharien
jusqu'à présent quantité négligeable qui commencent à augmenter et à se
rapprocher de celles du nucléaire*, les éoliennes** ainsi que les hydroliennes
est une autre.
* Pour exemple
la puissance de 500 MW de la première centrale solaire marocaine réalisée en
partenariat avec l'Allemagne par Desertec (la moitié
d'une centrale nucléaire "classique")
** Le Journal
"le Monde" estime que l'Allemagne, grâce à sa puissance industrielle,
devrait être en passe de produire dès 2022 environ 22% de sa consommation
électrique avec les éoliennes installées sur son territoire.