"Pour
aller moins loin"
Je lisais dernièrement un article technique sur un petit guide technique à
usage des responsables de copropriétés et des syndics. Ce guide intitulé
"Le bilan énergétique simplifié" est édité sous la signature
conjointe de l’ARC
(association des responsables de copropriété), de l’Ademe
et de l’Anah, du conseil régional de l’Ile de France, et d’un agent immobilier
: Le groupe Foncia. Il est question dans cet article de l’avantage que l’on
peut tirer d’un circuit dit « bouclé » pour éviter qu’une personne n’ai à
soutirer toute une colonne d’eau froide avant d’avoir de l’eau chaude. C’est un
peu le cas dans notre immeuble, bien que le problème soit inversé : nos
tuyauteries d’eau chaude sanitaire et d’eau froide sont parfois dans la même
gaine isolante - ce qui vous en conviendrez n’est pas très intelligent – et
cela nous oblige parfois à perdre pas mal d’eau chaude avant de pouvoir
disposer d’eau froide bonne à boire. Bref cet article concernant les pertes
thermiques sur le circuit d’eau sanitaire m’a intéressé pour la raison que nous
dépensons grosso modo 200 litres de fioul – Dieu nous pardonne - pour produire
quelque 1000 litres d’eau chaude à 60°C pendant la période estivale lorsque
l’immeuble se vide et que tout le monde, ou presque, est vacances.
Je n’avais pas très bien compris en quoi consistait ce circuit « bouclé » J’ai donc
communiqué à mes amis les lutins thermiques la copie de la page 21 de ce manuel
pour en savoir plus (Article intitulé "Pour aller plus loin")
Leur réaction a été très vive, ils m’ont dit qu’il convenait de renommer
l’article en
« Pour aller moins loin ». Qu’en
confondant puissance et énergie, en ignorant la chaleur spécifique de l'eau de
1 calorie/gramme et °C, base du calcul, et l'équivalent mécanique de la calorie
de 4,18 joules, ont arrivait inexorablement à un
résultat faux.
On peut se tromper de 10 à 20% m’ont-ils dit mais de 300% cela fait
beaucoup. Ils ont vaguement évoqué l’affront fait à James Prescott Joule et aux anglais.
Bref ils étaient furieux.
« Ils feraient bien de retourner à l’école »
m’ont-ils dit.
.
Il faut dire que les lutins thermiques se sont
fixés pour tâche de favoriser le passage progressif des énergies fossiles vers
celles qui ne le sont pas. Ils m’ont souvent expliqué combien leur tâche était
difficile.
Pour y parvenir, il leur fallait, non seulement
établir une cohabitation entre les différentes techniques de production
d’énergie mais aussi entre les différents acteurs, syndics, copropriétaires,
conseillers syndicaux, organismes, conseils régionaux et départementaux.
Il leur fallait aussi expliquer ce qu’il
convient de faire, ou de ne pas faire, en s’appuyant sur des bases
scientifiques prouvées et exactes. Souhaitant être présent chaque fois qu’un
conflit commence à naître, ils m’ont chaleureusement remercié de les avoir
tenus au courant.
Ils ont fait observer que « Ce n’est pas avec de tels articles que
l’on allait apaiser les relations déjà bien difficiles entre les copropriétés
et les syndics » .
A l'attention de
la rédaction Madame, Monsieur Je viens de
recevoir votre petite revue "Le bilan énergétique simplifié" à usage
des responsables de copropriétés et des syndics. Je vous en remercie. Je tiens à vous
signalez qu'une grossière erreur s'est glissé dans
la rédaction de ce petit manuel à la page 21. Le rédacteur de
cet article confond puissance et énergie, oublie de mentionner la chaleur
spécifique de l'eau de 1 calorie/gramme et °C qui est la base du calcul, il
oublie aussi de mentionner l'équivalent mécanique de la calorie de 4,18
joules et il arrive en conséquence à un résultat faux. Le résultat est 3 fois
supérieur à la réalité
(151 kWh au lieu de 56 kWh ) ce qui n'est pas rien. Je ne pense pas
que c'est ainsi que vous allez apaiser les relations entre les syndics et les
conseils syndicaux qui ont déjà bien du mal à se comprendre. A votre disposition Balendard |
Encore
moins loin ?
Nous avons un projet de pompe à chaleur sur nappe dans notre copropriété.
Les promesses d’aides régionales faites à l’origine du projet ont servi de
catalyseur et entraînées une étude technique préliminaire longue et difficile
de près de deux ans. Cette étude a prouvé que le projet est fiable
techniquement.
Ces promesses d’aides régionales représentaient sensiblement 50% de notre
investissement. Fort de ce constat, notre comité d'étude a envoyé dernièrement
un courrier à notre service comptable en l’informant que le projet semble aussi
financièrement acceptable pour notre copropriété. Quelques jours plus tard je
suis informé que L’ADEME n’aide plus les copropriétés au titre de la subvention
régionale. Je vais probablement arrêter de m’investir dans ce projet sur lequel
j’ai tant travaillé et tout va s’arrêter.
Il y a tellement d'organismes, de formulaires, de questionnaires, de services
qui gravitent autour de ces énergies renouvelables que l'on finit par s'y
perdre. La région, le département, la commune qui est responsable ? qui
coordonne ? on s’y perd. Cette coordination entre toutes ces composantes, si
elle existe, n'apparaît pas clairement au Maître d'œuvre. Le système en
place semble bien complexe pour celui qui souhaite passer à l'acte. De plus l'Ademe n'est pas très riche, et les aides qui étaient
consenties par cet organisme aux propriétaires d’une résidence principale ont
été suspendues début 2005 pour les maisons individuelles. Plus récemment, elles
ont été aussi supprimées pour les propriétaires d’un appartement dans un
immeuble (copropriétés)
Ces décisions ne vont naturellement pas encourager les particuliers et les
copropriétés à s'engager dans de telles réalisations.
Va-t-on continuer à polluer l'air des villes?
Va-t-on payer pour l'élimination et le stockage d'un CO² de plus en plus
abondant ?
Difficile à imaginer après les bonnes décisions du Grenelle. Pourtant, il
semblerait que nous soyons en passe d'en prendre le chemin.
L’intérêt que l’on devrait porter à ces techniques en raison de leur excellent
rendement pour la production d’énergie dite « positive » n'est pas à la hauteur
de l'enjeu, dommage.
Dans le domaine de l'énergie, la "démocratie
participative" ne présente un intérêt pour la collectivité
que si les élus ont la
volonté politique de passer aux actes.