L’état
au service de l’individu ?
Une nouvelle loi
pour un Etat au Service d’une Société de Confiance (ESSOC) est en préparation.
Elle aurait pour objectif d’améliorer les relations existantes entre
l’administration et le public voire d’en créer. Les besoins de l’utilisateur
final, le client en quelque sorte, sont tellement diversifiés qu’il sera
difficile de les normaliser sans perdre en efficacité. Le porte-parole des
Lutins thermiques espère que Ursula Von Der Leyen qui
‘’assume’’ les responsabilité européenne va prendre en ce qui concerne nos
chaînes énergétiques les actions qui s’imposent. Ceci sans qu’il soit besoin d’une
altercation comme celle qui est advenue pour
notre santé. Dans certains cas, l’unanimisme inclus dans certaines normes
pourrait utilement se substituer à un bon raisonnement technique logique
évitant d’occulter nos capacités cérébrales. L’intelligence de la situation
ferait parfois bien mieux que certaines normes et labels. Cela en mettant en
évidence l’inutilité de nombreux efforts publics mal investis n’ayant pour
vocation qu’à démontrer ce que tout le monde sait déjà. Une amélioration des
relations entre l’individu et l’état devrait permettre d’abandonner cette
situation en favorisant une innovation allant dans le sens d’une moindre
consommation d’énergie dite non renouvelable. Vu la façon dont les choses
avancent en ce qui concerne notre transition énergétique il serait temps que la
lumière soit faite sur les rémunérations de
nos parlementaires dont la progression vers le haut n’est semble-t-il pas à
la hauteur des services rendus. Il serait temps aussi que soit dissipé un
malaise sur leurs qualités
morales
Profitant de cette
évolution en cours, les constructeurs de logements neufs souhaitent, au travers
du Conseil supérieur de la construction et de l'efficacité énergétique (CSCEE)
s’approprier le contrôle de ce qui est à faire ou non dans le cadre de la
transition énergétique et de l’innovation associé à cette transition. Il est
clair pour le CSLT que la rénovation énergétique ce n'est pas seulement la
construction dans le neuf. Ceci par le fait qu'il y a sensiblement 25 millions
de propriétaires de logement existant en France et que l'on rénove
thermiquement tout au plus 250 000 logements par an. Cela ayant pour
conséquence qu’il va falloir un siècle pour mettre l'habitat
existant aux nouvelles normes environnementales. On pourrait même dire que
le point de départ de la rénovation énergétique dans l’existant est différent
du neuf dans la mesure où la consommation antérieure du bâtiment est connue
dans l’ancien au travers des relevés de consommation effectués par le syndic dans
le cadre de sa comptabilité ce qui n'est pas le cas dans le neuf. Cela ayant
pour effet de faciliter la comparaison avant-après dans l’ancien sans qu’il
soit besoin de recourir à cette profusion de logiciels BIM abordant le calcul
des déperditions sous son aspect théorique. Mais le problème n’est pas tant de
savoir s’il est plus contraignant d’assurer cette transition dans le neuf que
dans l’ancien, il est dans le fait
que nous allons devoir commencer à nous chauffer et à alimenter notre voiture
individuelle avec des solutions hybrides minimisant la combustion et le
dégagement de gaz à effet de serre. La fin du pétrole n'est peut-être pas pour
demain mais rien ne nous empêche de commencer à concevoir des systèmes qui
nous éloignent progressivement de la combustion. Cela permettrait au moins
de commencer à FAIRE
et se rapprocher des 17 objectifs de l’ONU et également de notre LTECV à défaut
de respecter. Si l'exécutif souhaite véritablement commencer à réduire notre
consommation de combustibles fossiles en France, il a tout intérêt à lire le
fichier qui explique les fondements de ce que pourrait être la transition
énergétique de demain. Quant à confier à l’organisme CSCEE en charge de
la construction neuve et au titre de ce projet de loi ESSOC la capacité de
décider du bien-fondé ou non d’un « permis
d'expérimenter » le CSLT est très réservé à ce sujet. Il semble
souhaitable au CSLT que celui qui fixe les règles de ce qu’il convient
d’accepter ou de refuser dans le cadre de l’innovation ne soit pas cellui-là.
Ce serait en quelque sorte le neuf qui imposerait ses vues à l’ancien et
fixerait les orientations concernant des solutions techniques allant dans le
sens d'une transition énergétique bien comprise ?
Le CSLT met en garde
le CSCEE sur le fait que la bonne orientation à prendre pour faire avancer les
choses valablement n’est assurément pas celle-là. Les besoins et la méthode de
travail dans l’ancien ne peuvent pas en effet se comparer à ceux dans le neuf.
Cette orientation qui risque de bloquer l’innovation présente aussi un risque
sérieux : Celui de d’ignorer que le besoin social dans l'habitat se
situe préférentiellement dans l'habitat ancien et non dans le neuf :
en effet, l’individu vivant dans une passoire thermique ayant du mal à payer
son loyer et son complément de chauffage à effet Joule n'a pas la plupart du
temps les moyens de s'acheter un logement dans le neuf.
Il est par contre
évident pour le CSLT que l'innovation dans la génération thermique et dans une
distribution équilibrée de l’énergie thermique aux différents occupants du
logement ne pourra être valable que s’il y a la volonté des constructeurs qui
vendent ces systèmes d’en prendre la responsabilité. Lorsque l'on vend un
système on vend en effet le respect d'une fonction qui peut être assortie d'un
respect de performances si cela a été prévu dans le contrat. Il devrait être clair à ce sujet que les composants
constituant un système se doivent d’être conçus et raccordés intelligemment de
telle sorte que la fonction promise soit respectée. Il est clair aussi
pour le CSLT que la chaufferie d'un particulier ou celle collective d'un
immeuble n'est pas le banc d'essai du constructeur. Pour permettre aux "techniciens thermiciens" en
charge de la mise en route et de l'entretien des dispositifs de chauffage
collectif dans les immeubles de faire leur travail correctement et dans de
bonnes conditions, il est évident qu'une importante mise en œuvre de documents
doit être assurée en amont. L’enfer étant souvent dans le détail ces documents
doivent être lisibles, bien structurés clairs et précis et regroupés dans ce
que l’on pourrait nommer le dossier
des ouvrages exécutés (DOE).
Ceci de telle sorte que grâce à ce dossier comprenant des descriptifs de
fonctionnement, des vues éclatées des composants constituants le système avec
notices explicatives, il soit possible au "techniciens thermiciens" de comprendre comment fonctionne le système. Cela afin de lui permettre de
faire les réglages et d'assurer la satisfaction de l'utilisateur au cours des
saisons et à plus long terme pendant la durée de vie de la chaufferie et du
dispositif de distribution de l’énergie thermique dans les parties privatives.
Un travail préparatoire informant mieux le futur utilisateur pourrait aussi
être effectué dans les revues spécialisées afin de limiter, voire de supprimer
l’obscurantisme pour le plus grand bien de l’innovation. On ne peut que
regretter que cela ne
soit pas toujours le cas.