Problèmes courants que faire ?
Le Bilan
énergétique simplifié (BES) permet dans certains cas d’améliorer le rendement
du système de chauffage à moindre frais et d’éviter les surconsommations Il n'est pas question avec le Bilan énergétique simplifié (BES) de
moderniser l'existant au-delà d'une certaine limite mais de l'entretenir afin
de le rendre conforme à ce qu'il était à l'origine. Cela permet dans
certains cas d’améliorer le rendement du système de chauffage à moindre
frais et d’éviter les surconsommations
1 Le réseau peut être « encrassé »
Le réseau de
chauffage peut être « encrassé » ou « emboué » ; on appelle « boues » les
dépôts liés à l'oxydation intérieure du réseau. Dans ce cas, il faut chauffer
davantage pour obtenir la « bonne température ». Les copropriétés ne procèdent
généralement pas assez souvent à ce nettoyage qui n'est parfois jamais effectué
ce qui entraîne un encrassement des échangeurs de température et affecte le
rendement. Dans un réseau emboué, les pompes s'usent plus vite et les
radiateurs sont froids en bas. Une analyse de l'eau de chauffage permettra de
savoir si un désembouage s'impose. Un « désembouage » est une opération délicate et assez coûteuse
qui ne peut pas être confiée au prestataire sans précaution (en retour, on
réaliser des économies sur l’achat des combustibles. Un désemboueur
magnétique peut avantageusement être laissé à demeure et en dérivation
prévenant toute formation de boue. Ce traitement est dit « doux » et peut
éviter la détérioration des tuyauteries. Pendant le désembouage, il est souhaitable d’ouvrir les robinets
situés à l’entrée des radiateurs. Un « cahier des charges désembouage » assuré par un CS compétent peut aider
le syndic.r
2 Le réseau
peut être « déséquilibré » hydrauliquement
Les débits
d'eau qui circulent dans l'installation doivent être réglés : s'il y a trop de
débit dans certains radiateurs surchauffés cela va entraîner un faible débit
dans d'autres radiateurs qui seront sous-chauffés. Dans ce cas-là, le
chauffagiste va « pousser les feux » pour obtenir que les radiateurs
sous-chauffés soient normalement chauffés. Il y aura alors surconsommation
généralisée. Il faut donc assurer « l'équilibrage » du réseau, opération
délicate qui nécessite parfois d'avoir à changer ou installer certains organes
de réglage dans les logements ou parties communes (robinet d'équilibrage en
pieds de colonne ou directement sur les radiateurs). L'équilibrage doit
toujours être fait dans un réseau désemboué.
Une enquête de satisfaction faite pour savoir si la température réglée
dans les appartements est suffisante ou non peut être utile.
3 Le bâti de
l'immeuble peut présenter des déséquilibres thermiques de structure.
Un pignon
froid, un hall d'entrée mal isolé, des « ponts thermiques » des terrasses
isolées différemment et vous voilà dans l'impossibilité de chauffer
convenablement certaines parties de l'immeuble. Là encore, il faut pousser les
feux, donc surconsommer. Il faut « traiter » les différents problèmes liés au
manque d'isolation thermique ponctuelle pour éviter les déperditions inutiles
et permettre un meilleur équilibrage. Il faudra, ici, penser à faire baisser la
température de consigne par votre chauffagiste sous peine de ne pas voir votre
consommation diminuer.
On peut déséquilibrer thermiquement un immeuble en isolant la
surface de la toiture partiellement ou avec des épaisseurs d’isolants
différentes
(10 cm de polyuréthane
est à la limite des coefficients acceptables pour
bénéficier du crédit d’impôt
4
Le calorifugeage
du réseau de tuyauteries est mal conçu, non calorifugé ou dégradé.
Calorifuger,
c'est protéger les tuyaux qui sont dans des endroits froids (cave, parking)
pour empêcher les déperditions. L'absence ou la dégradation du calorifugeage
entraîne des surconsommations importantes. Il faut remettre en état le
calorifugeage dégradé et en mettre là où il manque. Une canalisation non
calorifugée peut avoir 8 fois plus de perte qu'une installation calorifugée. Il
y a intérêt à concentrer son effort sur les tuyauteries horizontales hors bâti.
Le calorifugeage des tuyauteries ECS situées dans les gaines verticales situées
à l’intérieur du bâti participe au chauffage de l’immeuble en hiver.
L'expérience prouve que les déperditions moyennes annuelles sur l'ECS sont deux à trois fois
supérieures à
l'énergie utile pour élever la température de l'eau,
5 La régulation est défaillante.
La régulation permet d'adapter la température de l'eau du circuit, soit à
la température extérieure, soit à certaines conditions de marche. Les organes
montés sur la régulation peuvent être défaillants par suite d'un circuit encrassé
augmentant l'hystérésis des valves. Les capteurs détectant la température
peuvent être défectueux ou mal raccordés. Il n’est pas question ici
d'entreprendre des actions qui relève des travaux neuf telle que celle
consistant à améliorer les conditions de marche en ajoutant un ralenti de
nuit s'il n'a pas été prévu. Pas plus qu'il n'est question ici de remplacer l'ancienne
régulation analogique par une régulation digitale ou de faire fonctionner les
chaudières en cascade si le mode de marche prévu initialement est un
fonctionnement en parallèle. Par contre, les équipements étant souvent
surdimensionnés, il peut être intéressant de fonctionner avec une seule
chaudière lorsque l’équipement en comprend plusieurs lorsque les températures
extérieures ne sont pas trop froides. Le personnel assurant l'entretien de la
chaufferie doit réparer la
régulation existante et prendre les actions pour qu'elle soit à nouveau
efficace. Une régulation défaillante se remarque par une instabilité de
température dans les logements. Vérifier que la sonde de température extérieure
est bien positionnée Nord, Nord-ouest (2,5 m au minimum au-dessus du sol) et qu’elle
n'est pas être influencée par une source de chaleur telle qu'une cheminée, ou
une grille de ventilation.
6 La « demande » de température est excessive
de la part de certains occupants.
Chacun connaît
des personnes qui — parce qu'elles sont âgées, parce qu'elles doivent rester
chez elles, etc. — demandent des températures élevées (22 - 23 degrés) et
entraînent les immeubles dans une surconsommation générale. Il n'est pas
toujours facile de résister à ces demandes. Pourtant, Une fois le circuit de
chauffage propre et bien filtré et correctement équilibré, il existe des
moyens. Auparavant, il faudra néanmoins traiter certains dysfonctionnements
(déséquilibres thermiques, mauvais fonctionnement des robinets de radiateurs de
relever < des répartiteurs) et négocier un bon contrat.
7 Les occupants ont changé leurs radiateurs
sans respecter l'équivalence thermique.
Si la surface de chauffe est
inférieure à celle des radiateurs d'origines il peut s'en suivre une
surconsommation pour compenser les zones de sous-chauffe
8 Les radiateurs ne peuvent pas être réglés
précisément.
Lorsqu'un circuit est correctement propre et absent de particules
métalliques les robinets thermostatiques permettent d’assurer une « régulation automatique»
par radiateur et évitent en principe les « gaspillages ». Lorsque le circuit
est encrassé les soupapes thermostatiques peuvent se bloquer et ne plus assurer
leur rôle de « régulateur ». Demander
dans ce cas l'avis de votre chauffagiste qui pourrait vous conseiller de les
laisser ouverts pendant l'arrêt du chauffage et de les manipuler de temps
à autre. Les radiateurs sont le plus souvent équipés de robinet
d'isolement et l'on ne peut en aucun cas se plaindre qu'il fait trop froid dans
son appartement alors que les robinets à l'entrée des radiateurs ne sont pas en
état de fonctionner ou sont fermés.
9 Le
chauffagiste n'assure pas correctement le réglage et l’entretien de la
chaudière
Certains
chauffagistes se contentent d'« ouvrir les vannes », ce qui peut coûter cher si
les réglages (des brûleurs) ne sont pas bien faits ou si l'entretien des
chaudières n'est pas assuré correctement. Il faudra donc s'assurer que le
chauffagiste effectue les réglages nécessaires et assure l'entretien. Pour
cela, le mieux sera d'abord de consulter le carnet d'entretien de la
chaufferie. Quelques indices inscrits vous permettront de juger d'un bon
entretien : Le report systématique des températures de départ d'eau chaude (12
fois par an).Les analyses de combustion (au moins deux
fois par an). Le syndic devrait
programmer avec le conseil syndical une visite annuelle en chaufferie avec le
chauffagiste.
10 Le contrat
de chauffage n'est pas « incitatif ».
Le personnel
en charge de l’entretien de la chaufferie doit se conformer à ses obligations
qui sont mentionnées dans un < livret
de chaufferie » Beaucoup de
contrats de chauffage ne fixent pas des « objectifs » énergétiques au
chauffagiste. Dès lors, aucune sanction n'existe en cas de dérive brutale ou
progressive des chauffagistes, ce qui, au fil des ans, peut représenter des
surconsommations importantes. La solution est de signer un contrat de «
résultat » qui va obliger le chauffagiste à respecter des objectifs. En cas de
dépassement énergétique, il devra prendre en charge les surconsommations. Pour
négocier de tels contrats, il faut néanmoins l'assistance d'un thermicien
compétent.
11 Le circuit
est mal purgé
La présence
d'air dans un circuit hydraulique est toujours source de problème. Si, à
l'occasion d'un entretien du circuit celui-ci a dû être vidangé pour assurer le
remplacement d'un organe défectueux, il est indispensable de le purger de son
air pour que les radiateurs fonctionnent correctement. Les robinets de purge-
le plus souvent à commande manuelle - sont situés en haut des radiateurs. L'air
à évacuer se concentre a plupart du temps aux points
hauts dans les radiateurs situés au dernier étage.
C'est là qu'il faut concentrer la purge. Les purges automatiques sont parfois
source de problème en raison de leur conception.
12 Les
consommations d'énergie pour l'eau chaude sont excessives
Dernier problème et non des moindres,
celui des surconsommations liées à l'eau chaude qui peuvent venir, par exemple
:
1. d'un rendement d'été des chaudières dégradées. Deux chaudières fonctionnent parfois en // alors qu'une seule chaudière est nécessaire pour produire l'eau chaude du sanitaire ce qui diminue notablement le rendement et augmente inutilement la consommation fioul
2. des calorifugeages des tuyaux dégradés
3. des températures trop élevées sur l’ECS, etc.
Ce problème
est délicat, parfois négligé par le syndic qui
sous-estime le coût réel de l’eau chaude sanitaire ce qui a pour
conséquence de freiner les décisions d’investissement et d’aggraver les charges
de la copropriété. Ce problème ne doit pas être négligé. L’eau chaude peut
représenter jusqu'à 40-50 % du total des dépenses de combustible lorsque le
système de production et de distribution est inadapté. Ces graves problèmes ne peuvent parfois être résorbés en totalité sans
implantation d'une nouvelle chaufferie.