Principe de fonctionnement d'une pompe
à chaleur
Une pompe à chaleur (PAC) est une machine thermodynamique destinée
à assurer le chauffage d’un batiment à partir d’une source de chaleur
externe dont la température est inférieure à
celle du batiment à chauffer. C’est donc un système de chauffage qui
transfère de l'énergie thermique d’un milieu à bas niveau de température pour
les restituer à un autre milieu à une température plus élevée. L’écoulement
naturel de la chaleur s’effectuant habituellement d’un corps chaud vers un corps froid, on
pourrait définir la pompe à chaleur comme un matériel
permettant de réaliser l’écoulement de chaleur dans le sens inverse du sens naturel, c’est-à-dire d’un milieu froid vers un
milieu chaud. Pour comprendre comment se réalise ce transfert thermique inverse
du sens physique habituel qui parait contraire à la logique physique et
qui pourtant ne l’est pas quelques explications complémentaires sont nécessaire. En
pratique, pour prendre des calories à un milieu froid, il suffit de le
refroidir d'avantage alors que pour restituer ces calories à un milieu
chaud, il convient de le réchauffer. Dans une pompe à chaleur, cette opération se
fait grâce à un fluide dit « caloporteur » qui présente la
particularité́ de changer d'état (liquide ou gazeux) quand on modifie sa pression
ce qui permet de bénéficier de la chaleur latente de transformation ou
enthalpie du fluide caloporteur. Il n'y donc rien de miraculeux dans le
fonctionnement d'une pompe à chaleur et son principe n'est en aucun cas en contradiction avec la deuxième loi de la
thermodynamique qui stipule que l'énergie va toujours du chaud au froid, du
désordonné à l'ordonné, du concentré au dispersé. (Voir page 146 les chaînes
énergétiques)
1. Le fluide caloporteur à l’état liquide tend à
s'évaporer en sortie de détendeur quand sa pression baisse. Cette évaporation
produit un froid intense. On dit que la réaction d'évaporation est endothermique.
2. Inversement, le fluide caloporteur à
l’état gazeux à tendance à se condenser en se liquéfiant quand on augmente sa
pression. Cette condensation
s'accompagne d'un fort dégagement de chaleur. On dit que la réaction de
condensation est exothermique.
L'énergie
dépensée pour assurer ces deux réactions dans un cycle répétitif est limitée à
l’énergie électrique We assurant l’entraînement
d'un compresseur qui effectue l'augmentation de la pression du gaz. Une faible
quantité d'énergie fournie au compresseur permet de transférer une grande
quantité de chaleur Wf de la « source froide »
vers la « source chaude ». L'utilisateur ne paie donc que l'énergie nécessaire
au fonctionnement du compresseur. Qui plus est, l’énergie électrique We payante est récupérée intégralement additionnée de
celle prélevée gratuitement à la « source froide ». Cette dernière pouvant être
l’air, l’eau ou la terre selon le type de pompe à chaleur. Le
coefficient de performance appelé « COP » est le rapport de l'énergie
thermique totale obtenue sous forme de chaleur Wc
sur l’énergie dépensée We.
La performance
d’une pompe à chaleur varie notablement en fonction de l'écart de température
entre la source froide et la source chaude. Un grand écart de température
dégrade la performance (COP = 2 par exemple), inversement, un faible écart
permet une excellente performance (COP = 6 par exemple). Remarquons qu'un
chauffage électrique par effet joule a un COP de 1.
CQFD Figure explicative du chauffage
thermodynamique
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* L’énergie
est toujours conservée lorsqu'elle change de forme. Ce principe est tellement fort en physique qu’à chaque
fois qu'il a paru ne pas être vérifié, cela a conduit à des découvertes
importantes telles que la radioactivité ou le mouvement des planètes associées
au système solaire. Si l'on isole le fluide caloporteur d'une pompe à chaleur,
il forme un système fermé qui n’échange pas
de matière avec le
milieu extérieur. Il reçoit par
contre du milieu extérieur deux apports énergétiques:
- l'apport provenant de l'énergie
électrique fournie au moteur entraînant le compresseur de la pompe à chaleur,
énergie transformée en énergie mécanique, puis thermique lors de sa
compression de ce fluide caloporteur à l’état de gaz.
- l'apport thermique provenant de la
source froide lorsqu'étant lui-même à l'état gazeux et à très basse température
du fait de sa détente, il se réchauffe en refroidissant le milieu extérieur
Il émet
enfin vers le milieu extérieur l'énergie thermique importante provenant de
sa chaleur latente ou enthalpie
lors de son changement d'état dans le condenseur lorsqu'encore à l'état gazeux
il se condense en se transformant en liquide. Lorsqu'il se retrouve après un cycle complet de
compression-détente dans son état initial le fluide caloporteur, a, du fait de
la loi de conservation de l'énergie, reçu de l'extérieur la même quantité
d'énergie que celle qu'il a émis vers l’extérieur.
Diagramme
thermodynamique du R134a
Il est possible avec ce fluide caloporteur d’augmenter
la pression en sortie de compresseur jusqu’à environ 20 bar permettant de
disposer de 60°C à la source chaude.
Le cycle s’effectue en tournant dans le sens
inverse des aiguilles d’une montre
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Lorsque la température de la source chaude (condenseur) est
proche de la température de la source froide (évaporateur), l'énergie
mécanique consommée par le compresseur est plus faible et le COP (énergie
totale / énergie mécanique) est plus élevé. En raison du principe de la
conservation de l’énergie, l'énergie totale (enthalpie) est égale à la somme
des énergies thermique (frigorifique) et mécanique. |
On remarque que lorsque la différence entre
la température de la source chaude (condenseur) et celle de la source froide
(évaporateur) augmente, l'énergie mécanique consommée par le compresseur et
délivrée le plus souvent par un moteur électrique augmente également alors
que le COP (énergie totale / énergie mécanique) diminue |