La
PAC aquathermique
et notre
environnement
(Une application en grande banlieue parisienne)
La pompe à chaleur à eau
sur nappe libre participe à l’amélioration de notre environnement et à la production
d'énergie dite "positive".
Ceci pour les 5 raisons
suivantes :
1) Bilan CO2 et action sur le climat :
Son action est pratiquement neutre, l’énergie électrique consommée
pour alimenter le compresseur de la PAC provient en France du nucléaire,
méthode de production qui génère peu d’effet de gaz à effet de serre. Avec un COP
moyen de 4 le tableau ci-dessous montre que la pompe à chaleur sur nappe
génère donc environ 10 fois moins de CO2 (dioxyde
de carbone) que le fioul et 5 fois moins que le gaz. Le gaz carbonique
provenant de la combustion, et par qui le malheur arrive pour le réchauffement
climatique, commence à être utilisé comme fluide caloporteur dans la rénovation des chaufferies
utilisant le chauffage thermodynamique sans risque pour l'environnement dans la
mesure où les précautions de base sont prises
Energie |
Charbon |
Fioul |
Gaz Naturel |
Electricité |
Pompe à chaleur |
Grammes de
CO2 |
978 |
466 |
242 |
180* |
180/COP* |
* Source Ademe et MEDAD. Ce chiffre valable pour la France dépend de la chaîne énergétique utilisée par les pays
pour produire leur électricité.
Le célèbre institut suisse Paul
Scherrer a en effet établi que la production d’électricité à partie du nucléaire génère
très peu de gaz carbonique. En décidant d'abandonner la filière nucléaire
au bénéfice du charbon pour produire son électricité pour les décennies à venir,
l'Allemagne a en quelque sorte considéré que le risque climatique était moindre
que le risque nucléaire. Il faut reconnaître que le risque nucléaire lors de
production d'énergie électrique ne peut être totalement éliminé alors que le
risque climatique peut lui par contre être totalement éliminé : il
suffit pour cela d'éliminer totalement le CO2, on parle de le « réduire ».
Mais cela a un coût: 80 € la tonne, un coût très important puisque la production de
un kWh électrique à partir de la combustion du charbon génère environ un kg de
CO2. Il faudra donc payer environ 8 cts d'€ supplémentaire par kWh pour
éliminer le CO2 généré par cette chaîne énergétique soit environ deux fois le
prix de revient du kWh électrique d'origine nucléaire. Il est à craindre que l'Allemagne,
pour des raisons économiques, ne puisse financer une telle dépense et se
comporte à ce niveau comme la Chine. A moins qu’elle n’arrive à réduire
significativement le coût de « réduction » du CO2 ?
De son côté, quelle dépense la France
acceptera-t-elle de faire pour financer la sécurisation du nucléaire ? ………….
Affaire à suivre.
2) Aspect énergie renouvelable
Le terme renouvelable n’est pas usurpé puisque la proximité de la rivière
assure la pérennité du débit pompé dans la nappe libre elle-même en
communication avec la rivière. Le bilan est donc largement positif
puisque l’énergie thermique produite est largement excédentaire par rapport à
l’apport d’énergie électrique consommée (en pratique 4 à 5 voire 6 fois
supérieure).
3) Le système est pratiquement en auto
suffisance
En effet, le débit aspiré à la source froide est rejeté dans la nappe et le
dispositif ne consomme ni ne brûle aucun combustible. La dépendance vis à vis
de l’électricité ne devrait pas être un obstacle si la France maintient son
niveau de sécurité au niveau du nucléaire. De plus, on peut espérer que la
dépendance vis à vis de l’uranium enrichi va diminuer avec les centrales nucléaires
nouvelles générations.
4) Toxicité
Le bilan est globalement très positif.
La pompe à chaleur joue un rôle favorable au niveau de la dépollution du
sous-sol en rejetant une eau plus froide dans le sous-sol. L’eau rejetée pouurait être filtrée par le constructeur de la PAC
améliorant l’ « écosystème rivière » Les pouvoirs publics pourraient en
effet imposer un filtre additionnel arrêtant les produits phytosanitaires
compte tenu de leur nocivité prolongée dans notre sous-sol et il appartient
aussi aux constructeurs fabricants ce type de pompe à chaleur d’être vigilant
sur la séparation des fluides caloporteur et de l'eau de la source froide. Les
échangeurs à contrecourant prévu dans le condenseur de la pompe à chaleur ne
pourront probablement pas être des échangeurs à plaque compte tenu des
pressions mises en jeu lors de la compression du fluide caloporteur à l’état
gazeux mais plutôt des échangeurs
tubulaires résistants mieux à la pression. Le risque de pollution de la nappe phréatique est
moindre comparativement aux pompes à chaleur à capteurs horizontaux et eau glycolée habituellement vendues en France, particulièrement
depuis les nouvelles générations de fluides caloporteurs non toxiques.
5) Biodiversité
Ce dernier filtre pourrait participer à recréer la
chaîne alimentaire bien déficiente du sous-sol alluvionnaire de nos
rivières. A condition toutefois que les cartouches soient renouvelées en
temps utile (surveillance de l’encrassement).
Nous avons mis trop de temps à réaliser qu’il était
préférable de supprimer les causes de la pollution plutôt que d’investir dans
la dépollution. C’est la raison pour laquelle il faut maintenant réparer les
erreurs passées.
Une pompe à chaleur aquathermique
de 450 kW (Constructeur allemand Waterkotte)
Voir le livre de Maximilien Rouer et Anne Gouyon
« Réparer la planète » des éditions JCLattes
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