Ignorance, lapsus ou confusion?
Cette petite
histoire fait suite à une inquiétude du MEDAD.
Je ne sais
trop pour quelle obscure raison le MEDAD s'interrogeait sur la crédibilité des
collaborateurs de JL Borloo.
C'est à l'occasion d'une visite au
salon de la copropriété à la porte de Versailles que cette notion de
crédibilité à refait surface. Un immense stand moderne et tout vide sur les
énergies renouvelables attire mon attention. Je suis content d’y entamer une
petite discussion avec le responsable du stand qui a assisté au Grenelle de
l’environnement. Il représente pour moi l’autorité en la matière et j'espère
récolter des informations me permettant de faire avancer le projet de rénovation
énergétique de notre copropriété. Il me demande d’emblée quelles sont nos
malheurs. Je lui explique que nous souhaiterions évoluer vers les énergies
renouvelables mais qu’après une pré étude sur le
chauffage au bois avec pellets, afin d’automatiser le processus de chauffage, nous
nous sommes vu interdire ce type de chauffage par le Préfet de région. Ce type
de chauffage pollue l’air. Je lui explique aussi que n'étant pas du bon côté
dans notre commune de Boulogne Billancourt nous n’avons pas pu bénéficier des
avantages qu'apporte la cogénération et le chauffage urbain. Ceci par le fait
que notre copropriété se trouve à l'opposé d'Issy les Moulineaux où a été
implantée une grosse centrale de combustion des ordures. Je lui explique alors
que notre copropriété qui consomme bon an mal an environ 150 m3 de fioul depuis
une trentaine d'années pour chauffer un immeuble datant de 1968 et constituée
d'une centaine de petits appartements de 60 m² aimerait bien améliorer les
performances de sa chaufferie vu l’évolution prévisible du prix du fioul !
Lorsque je l’informe que notre immeuble est dans une boucle de la seine et à la
chance d’être sur une nappe libre où l’eau abonde et que pour cette raison nous
serions favorable à une pompe à chaleur aquathermique
en raison de son excellent rendement, il me fait part du fait que cela n’est
pas autorisé par la Drire* (organisme s’occupant de
la réglementation au niveau des forages) et que « ce type de pompe à chaleur
qui rejette de l’eau chaude dans le sous-sol n’est pas intéressante »
Lorsque je lui explique que l'eau rejetée n'est pas plus chaude mais plus
froide et qu’il est interdit "d'interdrire"
sans bonne raison le ton monte un peu. Bref on se comprend mal. Je tente
de lui expliquer que si la Drire interdit les forages
pour espérer protéger les nappes libres et l'écosystème constitué par la
rivière et son sous-sol, il y a tout lieu de craindre que cette interdiction
n'aille à l'encontre de leur souhait. Souhaitant représenter les intérêts de la
copropriété en tant que Maitre d'ouvrage, je lui explique que nous nous
refusons à utiliser la solution en circuit fermé avec eau glycolée en profitant
de cette occasion pour lui dire que je ne comprends pas pourquoi la France
s'obstine à être la seule nation à recommander ce procédé en Europe alors qu'il
a un moins bon rendement et que l'on manque de place en ville.
Je lui explique alors que l'eau filtrée et rejetée dans le sous-sol par les
autres pays est plus propre et également plus froide et non plus chaude
(bonjour la crédibilité du bureau central pour les énergies renouvelables!) Cela
étant naturellement favorable à la régénération de notre sous-sol qui en a bien
besoin. Faut-il rappeler à ce sujet les propos passés de notre secrétaire
d'Etat à l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet qui se désolait de constater que l'on ne peut
tout de même pas draguer tout le sol pour solutionner le problème du Pyralène
dans la basse vallée du Rhône.
La Suisse, pays quasi irréprochable coté propreté, (L'eau de la rivière Limatt en aval du lac de Zurich est potable!) utilise ce
type de circuit où l’eau froide sortant de la PAC est renvoyée dans le sous-sol.
Le circuit ouvert est donc au contraire une opportunité de régénérer plus
rapidement le- sous-sol alluvionnaire de nos rivières très pollué actuellement
et probablement encore pour longtemps. Un filtre est d'ailleurs imposé par tout
constructeur de PAC aquathermique responsable sur le
circuit de pompage.
Cette interdiction de la Drire qui consiste à
condamner trop longtemps cette solution en zone urbaine ne se base à vrai dire
sur aucune raison valable. Ceci d'autant que les échangeurs à Plaques à contre-courant
qui assurent le transfert thermique entre la source froide et le fluide
caloporteur au niveau de l'évaporateur isolent parfaitement les deux fluides**
* Direction
Régionale de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement.
** Directeur technique et ingénieur hydraulicien, j'ai utilisé ce type
d'échangeur pendant une vingtaine d'années dans des circuits hydrauliques qui
fonctionnent dans des conditions de température autrement plus sévères et je
n'ai (je touche du bois) jamais rencontré d'eau dans l'huile pendant cette
longue période. De plus ces échangeurs sont faciles à nettoyer.