La suisse en avance pour
les pompes à chaleur forte puissance
La
France prend au fil des années du retard sur la Suisse en ce qui concerne les
pompes à chaleur de forte puissance. Les autorisations administratives
n'ayant pas été accordées, il ne semble pas en effet que la France soit en
passe de prévoir ce mode de chauffage pour les nouveaux locaux prévus
dans l'île Séguin en région parisienne. Elle perd ainsi une occasion
unique de rattraper en partie son retard. Ceci alors que ce site est pourtant
privilégié pour ce genre de réalisation en raison de la présence de la Seine. La Suisse prend donc petit à petit de l'avance sur les
pays européens dans ce domaine avec deux réalisations espacées de quelques
années :
1) La première
à l'occasion du percement du long tunnel de 35 km du Lötschberg dans l'Oberland
bernois en 2007 une grosse pompe à chaleur proche
de l'aquathermie profonde de 4 000
kW (4 MW) est mise en service et associe l'eau chaude et de l'eau froide pour
les besoins d'un élevage piscicole ainsi que pour le chauffage de serres et de
bâtiments.
Un point important: Les quelques 100 litres d'eau par seconde drainés par le tunnel sont préchauffés à environ 19 °C par la température plus importante régnant dans le sous-sol de l'Oberland augmentant la température de la source froide et améliorant le COP. Cette eau "tropicale" utilisée pour produire des fruits tropicaux et élever des poissons appréciant la chaleur étant refroidie à une température voisine de 10°C à la sortie des évaporateurs pour le plus grand bien des poissons appréciant l'eau froide. C'est ainsi que 45 tonnes d'esturgeons et environ 20 tonnes de perches sont élevés dans la "Maison tropicale de Frutigen" avec la production de plusieurs tonnes de caviar et de fruits tropicaux en complément du chauffage des locaux. |
2) La deuxième
lorsque la ville de Genève prend la décision d'utiliser le
lac Léman pour réchauffer et climatiser des bâtiments de l’ONU
(Organisation des Nations Unies) en
vue de réduire les émissions de CO2 en ville. L’eau
puisée hors gel à 30 mètres de profondeur dans le lac à température
sensiblement constante permet ainsi de chauffer (ou de climatiser suivant les
saisons) plusieurs organisations internationales telles que le Palais des
Nations, le siège européen de l’ONU, le Comité international de la Croix-Rouge,
le Bureau international du travail et l’Organisation mondiale de la santé qui
se chauffent maintenant l’hiver, et climatisent leurs bâtiments l’été, grâce au
lac Léman depuis 2010. Ce
sont 2.200 tonnes de rejets de gaz à effets de serre qui ne polluent plus
maintenant l’air environnant à Genève pour un investissement de départ voisin
de 25 millions d’€. Le directeur
des Services industriels de Genève chargé du projet, Philippe Durr, a déclaré que « jamais ce système n’a été
développé avec une telle ampleur pour tout un quartier ».