Comment tirer profit
d’une pompe à chaleur aquathermique
dans un immeuble
Il est
maintenant reconnu que les pompes à chaleur sur nappe ont un meilleur rendement
que les autres types de pompe. Des COP de 5 à 6 (un kWh électrique payant pour
5 à 6 kWh pratiquement gratuit) peuvent être obtenus avec ce type de pompes à
chaleur. Toutefois, pour tirer avantage de l’implantation d’une pompe à chaleur
dédiée au chauffage d’un immeuble à usage d’habitation et réaliser des
économies conséquentes, il est nécessaire de se plier à certaines règles
collectives. Ces règles n’affectent heureusement pas le mode de vie et le
confort des copropriétaires :
D’une façon générale, et quelques soit le mode de chauffage, la demande de chauffage d’un bâtiment est déterminée principalement par son enveloppe. Cette remarque est particulièrement importante dans le cas de la pompe sur nappe. Le fait de ne pas chauffer certains appartements n’amène aucun avantage. Cela réagit en effet négativement sur la consommation et le comportement de la régulation de la pompe à chaleur. Si par exemple 50% des copropriétaires sont absents et ferment les robinets à l’entrée de leurs radiateurs cela ne conduit pas à diviser par deux les frais de chauffage.
Au contraire, les dépenses d’énergie pour la pompe à chaleur vont augmenter pour la raison que les pertes thermiques du bâtiment devront être couvertes avec la moitié de la surface de chauffe donc avec une température d’eau dans les radiateurs plus élevée ce qui est préjudiciable au rendement de la pompe à chaleur. De plus, en cas d’humidité dans un immeuble, l’humidité du bâtiment passe des locaux chauffés vers ceux qui ne le sont pas. La conséquence est la formation de moisissures sur les murs extérieurs des pièces non chauffées près des fenêtres.
Mais il est
aussi prouvé par le calcul et l’expérience que l’on ne peut obtenir de bons
rendements et des COP de 5 à 6 qu’avec des températures dans les radiateurs
limitées à environ 45°C. Les radiateurs des immeubles anciens utilisant un
combustible fossile fioul ou gaz fonctionnent actuellement avec des
températures d’eau sensiblement plus élevées (parfois proches de 70°C en hiver,
soit avec une différence de 50°C entre la température du radiateur et la
température ambiante de 20°C dans la pièce). On s’accorde heureusement à dire
que dans ces immeubles anciens, le réseau de chauffage est souvent
surdimensionné et que, pour peu qu’il y ait une amélioration sensible de
l’isolation avant implantation de la pompe à chaleur, les radiateurs d’origine
sont compatibles. Il convient toutefois d’être prudent et de réaliser une
mesure de la température de l’eau dans les radiateurs en hivers après avoir
effectué l’isolation préalable de l’immeuble. Cette mesure peut être confortée
par un calcul préliminaire effectuée par un thermicien.
A défaut de
prévoir une coûteuse vêture isolante assurant une isolation extérieure de
l’immeuble des murs opaques, le calcul prouve qu’une isolation correcte des
parties horizontales (terrasses et plafonds de caves) ainsi que des ouvertures
(double vitrage sur l’ensemble des fenêtres et portes fenêtre) permet de
réduire notablement la consommation d’énergie en kWh dans le cas des immeubles
anciens consommant en moyenne bon an, mal an, 300 kWh annuel par m² habitable.
La logique voudrait que l’on privilégie le choix d’isolants ayant une
résistance thermique R (m² et °C/Watt) aussi élevée que possible. Le coût des
matériaux est en effet relativement faible par rapport à la main d’œuvre et
surtout par rapport au prix du combustible.
Il est
également important d’unifier les résistances thermiques en terrasses pour ne
pas déséquilibrer thermiquement certains appartements par rapport aux autres.