La planète Bleue
Bien que n'étant
que l'une des planètes orbitant autour des quelques 6.10^22 étoiles qui remplissent l'espace-temps de l'univers,
la situation de la terre est probablement assez exceptionnelle. Tout d'abord sa position par rapport à son
étoile est "appropriée” : La température d'un corps noir qui ré-emmétrait
l'énergie reçue du soleil est d'environ 224°Celsius au niveau de Mercure, de
-181°Celsius au niveau de Saturne. Elle est de +5°Celsius au niveau de l'orbite
de la terre, température justement pas trop éloignée de la température
favorable à une chimie du carbone qui génère la vie telle que nous la
connaissons. De plus, elle possède une atmosphère stable composé aujourd'hui principalement d'azote
et d'oxygène plus une faible quantité de dioxyde de carbone qui, avant qu'on ne
la modifie, assurait un effet de serre d'environ 333 W/m2 en moyenne, ce qui
stabilise la température à environ 15° Celsius. Cette concentration en gaz à
effet de serre, principalement en CO2,
est extrêmement critique ; de faibles variations de l'effet de serre produisent
des variations de température aux effets catastrophiques.
Cette
concentration n'a pas toujours été la même au cours des époques géologiques :
l'absorption du gaz carbonique (CO2) par les végétaux (photosynthèse) ou
les animaux (synthèse des carbonates) pendant des dizaines de millions d'années
(carbonifère, crétacé) a produit les carburants fossiles (charbon, pétrole). Ce
sont ces carburants fossiles qui depuis 150 ans nous fournissent une quantité
d'énergie considérable, base de la civilisation industrielle dont nous
dépendons .Cette consommation d'énergie vient bien sûr des domaines classiques:
chauffage de l’habitat avions, trains, camions, automobiles, navires
porte-containers, machines agricoles, élevage intensif, engins de chantier
..etc., mais aussi de la suppression généralisée de l'effort physique dans tous
les domaines de l'aspirateur au marteau-piqueur pneumatique en passant par le
ramassage des feuilles mortes ou le lave-vaisselle...Ce besoin d'énergie est
fortement aggravé par la croissance exponentielle de la population qui va vers
les 10 milliards d'humains. Nous
n'arriverons probablement jamais à nous en passer. Malheureusement en brûlant en quelques
centaines d'années ce carbone dont l'extraction de l'atmosphère a nécessité
plus d’une centaine de millions d'années, on modifie profondément la fragile
atmosphère de la planète avec des conséquences probablement catastrophiques.
Les programmes
d'arrêt de la croissance (économie et population) et d'arrêt d'utilisation des
carburants fossiles qu'il faudrait mettre en œuvre de toute urgence doivent
bien sûr être mondiaux ; ils ont malheureusement peu de
chance de voir le jour et d'être acceptés.
Quelle est
l'alternative ? On a envisagé il y a une bonne dizaine d’années de changer la
nature de notre planète finie sur laquelle nous sommes en y introduisant la
source d'énergie fondamentale de l’univers : la fusion nucléaire.
Malheureusement il n'est pas sûr que ça marche vu que le mécanisme de
confinement gravitationnel, qui est la base de la fusion dans les étoiles est
impossible sur la terre ; les masses sont trop faibles et l’on est obligé de le
remplacer par le confinement électromagnétique. C'est dans ce but qu'a été
lancé le projet
mondial ITER ,"l'International Thermonuclear
Experimental Reactor"
en cours de développement (difficile) à Cadarache en France. On pourrait y consacrer beaucoup plus de moyens mais
dans le meilleur des cas, il ne donnera pas de résultats vraiment utilisables
avant 2050 voire 2060 ; Or il faut arrêter d'extrême urgence d'envoyer du CO2
dans l'atmosphère. Il faut donc trouver une solution intermédiaire. Certains
Lutins estiment que cette solution intermédiaire est la fission de l'uranium et
de ses dérivés vu qu’il reste encore suffisamment d’uranium sur terre pour
atteindre 2050 voire 2060. D’autres Lutins comme moi-même estiment qu’à l’heure
du réchauffement climatique notre intérêt est d’éviter les chaînes énergétiques
passant par les hautes températures. Les 3 principaux accidents mondiaux
associés à la fission nucléaire Three miles
Island", Tchernobyl et Fukushima, n’ont causé « que » quelques
milliers de morts et l’on pourrait être tenté de s’orienter vers cette solution
pour éviter les milliards de morts qui risquent d'être provoqués par les
conséquences planétaires du réchauffement climatique mais le problème n’est pas
là. Il est dans le fait que nous sommes en mesure de satisfaire nos besoins
avec des chaînes énergétiques moins contraignantes pour la sécurité*, nos
écosystèmes et aussi moins coûteuses. Ceci vu que grâce au soleil (le
voltaïque), à l’eau, à l’hydrogène et à la thermodynamique, il serait possible,
avec le vent en complément, de satisfaire nos besoins en énergie sans prétendre
mettre le soleil sur terre sur le long terme et en évitant les graves défauts
de la fission pendant la période intermédiaire (divergence incontrôlée et
déchets radioactifs à longue durée de vie).
*Ceci
serait certainement préférable à l’orientation consistant à rajouter en France
à la multitude d’organismes existants un organisme "Autorité de sûreté
climatique" qui fasse contrepoids à celui existant de "l'Autorité de
sûreté nucléaire". Ceci même si ce dernier a des pouvoirs excessifs (comme
certains l’estime à juste titre pour l’EPR de Flamanville).