Liberté d'expression


Si l'on incitait plus souvent le citoyen à exprimer son opinion cela permettrait dans certains cas d'éviter bien des erreurs. Internet est heureusement un outil puissant qui commence à être utilisé comme une «boite à idées» gigantesque pour centraliser dans une base de données facilement accessible les idées et les interrogations de chacun d'entre nous. WIKIPEDIA en est le plus bel exemple. Les sujets de réflexion ne manquent pas. Concernant notre environnement, la compilation de toutes ces idées et un peu de réflexion auraient certainement incité le réalisateur des barrages à clapets sur nos rivières à un concept différent de l'existant. La sécurité du touriste nautique s’en serait trouvée améliorée et quelques pécheurs seraient encore en vie actuellement. Comme l’on sait, ils ont été construits sans concertation préalable avec les usagers de la rivière, on voit le résultat. Il en est de même pour certains modes de chauffage utilisés actuellement. En tout cas, merci au MEDAD** d’avoir permis à un citoyen "Lambda" d'exprimer ses revendications dans le domaine de notre environnement et de l’énergie. La production d'énergie ne doit pas rester un domaine réservé aux initiés dans lequel le particulier n'a  pas droit de regard. Concernant l'utilisation des fluides et des combustibles utilisés dans les chaufferies collectives, il va falloir faire cohabiter plusieurs fluides au sein d’une même chaufferie et répondre à cette interrogation dans le cadre du chauffage urbain collectif :

 

Gaz seul, fioul+bois, bois seul, électricité seule, gaz + électricité, gaz + bois, bois + électricité ?

 

C'est en partie par la volonté de chacun d'entre nous que nous arriverons à promouvoir plus rapidement la production d'énergie thermique renouvelable, production  déjà rentable à  relativement court terme avec les pompes à chaleur permettant d’améliorer notre pouvoir d’achat et à moyen terme avec le thermo solaire.

 

Certaines formes de production  telles que les piles à combustible, les éoliennes, et peut-être un jour les énergies marémotrices profondes et les puissances considérables qu’elles mettent en jeu se rapprocheront petit à petit du seuil de rentabilité. Nous en sommes encore loin. Les technologies à mettre en œuvre pour rentabiliser une hydrolienne dans le raz Blanchard ne sont pas encore totalement à notre portée et beaucoup de ces sources d’énergies renouvelables ne seront pas rapidement rentables.  En attendant, il ne faut pas condamner le nucléaire et Flamanville, ni même la construction en série qui devrait suivre. Il est en effet important de produire une énergie électrique « bas coût » et de consolider notre indépendance énergétique pour réduire notre dette. Certes pour un non initié, cette course en avant vers la manipulation des chaînes atomiques est un peu effrayante. Après la catastrophe de Fukushima la centrale de Flamanville ne doit pas être considérée comme une étape vers ITER et sa fusion nucléaire mais comme l’industrialisation logique du premier réacteur expérimental de ce type « super phénix ». Ce que l'on peut aussi affirmer, c’est que la construction du réacteur de Flamanville laisse la rivière tranquille. Autant le réchauffement de nos rivières par les réacteurs actuels pouvait être préjudiciable à l’activité microbienne étant donné leur milieu confiné, autant le réchauffement local de l’eau de mer n'a pas de conséquence sur l’environnement. En mer rouge, l’eau est chaude, et il y a beaucoup de poissons. Mais il faut raison garder.

Notre intérêt est, sans attendre plus longtemps, de réduire notre consommation électrique en l’utilisant plus intelligemment et en produisant une énergie thermique plus proche de l’homme et de son environnement. La mise en service d’une pompe à chaleur présente moins de risque et va dans ce sens. Certes il y a urgence à traquer le CO2 généré par la combustion des produits fossiles tels que le charbon, le gaz ou le pétrole qui - soit dit en passant - pollue trop souvent la mer.  Si l'on continue sur cette lancée, cela va coûter très cher. Il faut en effet se rendre à l’évidence « c’est la fin du pétrole facile ». Pas pour tout le monde, puisque les réserves du Moyen Orient ne sont pas encore épuisées, mais les pays producteurs de pétrole (OPEP) viennent probablement de comprendre qu’à l’échelon d’une génération ce sont eux qui risquent d’être dans le besoin. Leur réaction pourrait être celle des USA il y a une soixantaine d’années. A l’époque les Américains avaient préféré importer ce pétrole facile et bon marché du Moyen Orient plutôt que de commencer à trop exploiter leur réserve. Les pays du Moyen Orient sont donc déjà un peu, comme notre agriculture, « malade du pétrole »*. Ils se sont rendus compte à juste titre qu’ils risquaient d’être encore plus dépendant que nous, Européens, qui avons la chance de disposer du nucléaire pour assurer notre production d’énergie. Cela explique peut-être leur décision d’augmenter le prix du brut à 110 dollars le baril et l'augmentation du prix du fioul de 38% qui a suivi en France en mars 2008. Il y urgence à ne pas attendre. La fusion nucléaire n’est pas pour demain et l'on ne peut reprocher à nos chercheurs de ne pas trouver ? L'énergie se trouve sous nos pieds sans qu’il soit besoin de creuser à 2000 mètres de profondeur ou d’échapper à l’attraction terrestre. Chacun d'entre nous peut être son propre producteur de kWh thermique, voire même pour de petites puissances, son propre producteur de kWh électrique avec le voltaïque. Les solutions de demain et l’équilibre de nos finances se trouvent dans une moindre dépendance vis à vis des énergies conventionnelles issues des combustibles fossiles. Si l’on considère uniquement le kWh thermique, la proximité de nappes aquifères à proximité de nos rivières et le meilleur rendement des pompes à chaleur aquathermiques qui en résulte est un facteur que la France ne devrait pas négliger. Les piles à combustibles qui peuvent fournir à la fois des kWh électrique et thermique seraient-elles les championnes de demain ? Difficile à dire. S'il faut du pétrole pour produire l'hydrogène certainement pas. En tout cas, une trop grande dépendance vis à vis du pétrole ou du gaz est néfaste non seulement à notre environnement, elle l'est aussi pour notre portefeuille.

Concernant l'électricité on a trop tendance à raisonner en termes de production. Lorsque la France décide de passer sa production d'électricité nucléaire de 70 à 50% d'ici 2020 on peut douter qu'elle parviendra à le faire en augmentant dans le même temps sa production d'électricité d'origine renouvelable de 20%. Ce n'est pas en tout cas en suivant cette voie qu'elle parviendra à équilibrer ses comptes et à sortir du gouffre financier dans lequel elle s'enfonce. Ce n'est pas n’ont plus en suivant cette voie qu’elle parviendra à aider l'Europe qui importe environ 450 milliards € en achat de combustibles fossiles soit l'équivalent du salaire de ses quelques 17 millions de chômeurs. Il va devenir urgent pour le français de raisonner en terme de consommation électrique. Il va devenir urgent de réaliser que  l'énergie la plus chère, l’électricité, est celle que l'on consomme le plus mal. Il va devenir urgent de réaliser qu'en la consommant mieux on en consomme moins. De réaliser qu'à confort égal et avec un COP de 4, une pompe à chaleur aquathermique  permet de réduire la consommation d'électricité de 75% par rapport aux radiateurs électriques.

 

 

Comme le disait Claude Allègre dans son livre ‘’ Ma vérité sur la planète’’ ;

 

< La vérité scientifique met parfois beaucoup de temps à être acceptée >

 

Ou encore cette phrase d'Einstein qui correspond si bien à la France :

 

< Il est plus facile de briser un atome qu'un préjugé >

La dépendance actuelle de nos rivières à l'énergie n'est pas la bonne,

cela peut changer.

 


* Voir le livre "Réparer la planète" de Maximilien Rouer et Anne Gouyon des éditions JC Lattès

** Ministère de l'écologie du développement et de l'aménagement durable