La mise en œuvre du plan bâtiment prévu par le Grenelle de l’environnement

 

Le ministre d’État, ministre de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire a présenté une communication relative à la mise en œuvre du plan bâtiment prévu par le Grenelle de l’environnement.

Le secteur du bâtiment est le plus gros consommateur d’énergie en France. Il représente plus de 40% de la consommation d’énergie finale et contribue pour près du quart aux émissions nationales de gaz à effet de serre.

De nombreuses mesures de réduction des consommations énergétiques des bâtiments préconisées lors du Grenelle de l’Environnement ont d’ores et déjà trouvé une traduction :

·         la loi de finances pour 2009 prévoit une amélioration du crédit d’impôt « développement durable » destinée à accélérer les rénovations thermiques légères, ainsi que la mise en place d’un « éco-prêt à 0% » pour encourager la rénovation lourde des logements. L’éco-prêt à 0% constitue une des mesures phares du Grenelle de l’Environnement. Tous les particuliers pourront en bénéficier pour leurs résidences principales. D’une durée de 10 ans, pouvant être portée à 15 ans par la banque prêteuse, il permettra de financer jusqu’à 30.000 € de travaux dès lors que ceux-ci permettent une amélioration très sensible de l’efficacité énergétique du logement. Les textes réglementaires d’application seront publiés au mois de février 2009. Par ailleurs, un soutien fiscal spécifique aux ménages acquérant des logements à basse consommation d’énergie a été introduit par la loi de finances pour 2009 ;

·         le Gouvernement a décidé de mettre à disposition des bailleurs sociaux, en 2009 et 2010, dans la perspective d’une rénovation de 100.000 logements, une première enveloppe de prêts d’une durée de 15 ans à un taux très privilégié de 1,9% ;

·         la France a obtenu, lors de sa présidence de l’Union européenne, une extension du champ d’intervention du FEDER aux logements des personnes à faibles revenus ;

·         l’action de l’agence nationale de l’habitat sera renforcée en 2009 et 2010, grâce à la mise en place d’un fonds de lutte contre l’habitat indigne et les dépenses énergétiques de 200 millions d’euros ;

·         le plan de relance prévoit une enveloppe supplémentaire de 200 millions d’euros pour la rénovation énergétique des bâtiments de l’Etat.

 

Compte tenu des enjeux liés à ce programme, de sa complexité et de la multiplicité des acteurs, le Gouvernement a jugé nécessaire que ce chantier fasse l’objet d’un pilotage spécifique, sur la durée, par une personnalité de haut niveau. Il a confié cette mission de pilotage à M. Philippe Pelletier, jusqu’ici président de l’agence nationale pour l’habitat, qui constituera dans les prochains jours un comité stratégique composé des principaux acteurs concernés par la mise en œuvre du programme.
La mise en œuvre à grande échelle du programme de réduction des consommations énergétiques des bâtiments prévu par le Grenelle de l’Environnement réduira durablement les dépenses énergétiques, améliorera le pouvoir d’achat des ménages et contribuera à la réduction des émissions de CO2.

Le chiffre d’affaires du secteur de la rénovation devrait être multiplié par plus de deux d’ici 2012 pour atteindre environ 20 milliards d’euros par an, ce qui devrait amener la création nette de 120.000 emplois directs. Ce programme représente donc un axe essentiel de soutien à l’économie, en cohérence avec le plan de relance de l’économie française.

 

Un conseil d'administration exceptionnel de l’Anah*  présidé par Marc-Philippe Daubresse, s’est réuni le 21 janvier 2009 et a adopté la répartition régionale du fonds de 200 millions d'euros confié à l'Anah dans le cadre du plan de relance ainsi qu’une première dotation spécifique de 20 M€ pour l’humanisation des centres d’hébergement.

Après une année 2008 qui a renforcé le caractère « social et durable » des actions de l’Anah, 2009 s’inscrit dans la dynamique du plan de relance, avec un budget historiquement élevé pour favoriser les missions prioritaires de lutte contre l’habitat indigne et lutte contre la précarité énergétique.

Bilan 2008 : une « année sociale et durable » pour l’Anah

En 2008, l’Anah a attribué près de 526 M€ de subventions aux propriétaires. Près de 113 000 logements ont bénéficié des aides de l’Anah pour un volume global de travaux éligibles de l’ordre de 2 milliards d’euros correspondant à plus de 30 000 emplois de petites entreprises du bâtiment.

·            Une action centrée sur la lutte contre habitat indigne et les copropriétés dégradées
La lutte contre l’habitat indigne a été renforcée grâce au déploiement du fonds exceptionnel de 30 M€ de juin 2008 passant de 7 500 logements indignes réhabilités en 2007 à 10 400 en 2008. Le traitement des copropriétés dégradées a également fait l’objet d’une action accrue avec 450 syndicats de copropriétés aidés contre 350 en 2007 soit une progression de près de 30%.

·            Une année centrée sur les publics les plus modestes
15 000 logements à loyers sociaux ou très sociaux ont également été réhabilités en 2008 dont 3 000 logements très sociaux, soit une hausse de 20% par rapport à 2007, alors que baisse la part des logements à loyers intermédiaires, notamment des institutionnels à faible valeur ajouté sociale. En outre, l'Anah a initié en 2008 la campagne de communication du contrat de location « Solibail, pour louer sans soucis» centrée sur la première couronne francilienne et bientôt déployée aux autres territoires en zone tendue grâce à l'intermédiation et l'accompagnement des associations.

·            Un habitat plus solidaire et durable
2007 avait été une année exceptionnelle grâce au fonds de 50 M€ consacré à l’adaptation des logements à l’âge et au handicap doublant ainsi le nombre de logements adaptés de 13 000 à 29 000. Les résultats 2008 demeurent à un niveau très élevé avec la création de 26 000 logements adaptés à la perte d'autonomie. 2008 a été aussi marquée par la dynamique du Grenelle de l’environnement avec la création des éco-primes Anah entrées en vigueur le 1er janvier 2009. De plus, le fonds de relance permettra de disposer de moyens exceptionnels pour lutter contre la précarité énergétique.

Une année 2009 dans la dynamique du plan de relance

·            L’Anah en soutien de l’économie des PME du bâtiment
Les aides de l’Anah ont un fort effet de levier et sont particulièrement efficaces pour soutenir l’activité des PME et des artisans du bâtiment : 4 M€ de travaux pour 1M€ de subventions. En 2009, grâce au fonds de relance plus de 13 000 emplois devraient être ainsi préservés avec un ratio de 60 000 € par emploi.

·            Un budget 2009 historiquement élevé
En 2009, l’Anah est renforcée par le plan de relance et se voit dotée d’un fonds exceptionnel d’Etat de 200 M€ réparti en 100 M€ pour 50 000 propriétaires occupants modestes supplémentaires, 50 M€ pour traiter les copropriétés dégradées et 50 M€ pour accélérer les Opah** en cours, traitant notamment des situations d’habitat indigne dans le parc locatif privé. Un protocole avec le ministère de la relance établira les conditions de suivi de la consommation des crédits, sous la responsabilité des préfets, et la mise en place d’indicateurs dédiés. Le conseil d’administration a décidé de la répartition des grandes enveloppes entre régions qui s’ajoutent aux crédits ordinaires de l’Anah.

·            La dynamique du Grenelle
Dans la dynamique du plan de relance et du Grenelle de l’environnement, l’Anah étudie la création d’un produit phare : des aides aux propriétaires occupants modestes pour résorber les « passoires thermiques ». Pour cela, l’Anah a décidé d'initier une large enquête afin d'identifier les attentes des propriétaires occupants des logements les plus déperditifs. On estime que 3,9 millions de français sont propriétaires de maisons individuelles dont les combles ne sont pas isolés, principale source de déperdition énergétique alors qu'il s'agit de travaux facilement réalisables et rentables. Sur la base de ces éléments, l'Anah étudie la mise au point de « bouquets de travaux » les plus performants et répondant à leurs attentes à savoir : des travaux de 5000 à 8000 € pouvant générer près de 25% d'économies de leur facture énergétique mensuelle.

Les résultats de l’étude, complétés d’une dimension qualitative seront révélés ultérieurement. Avec les aides spécifiques, l’éco PTZ, et l’allocation logement pour les plus modestes, le but est d'amortir l'investissement en quelques années, de 5 à 7 ans.

Enfin, pour accélérer les opérations en cours et inciter les propriétaires à réaliser des travaux d'amélioration de leur logement, l'Anah donne rendez-vous au public les 3 et
4 avril 2009 dans les permanences de près de 400 Opah**  récemment mises en place.
Ces « rendez-vous de l'habitat durable » apporteront aux propriétaires des conseils gratuits de professionnels et feront l'objet d'une grande campagne de communication.

            * Agence nationale de l’habitat

 ** Opération programmée d’amélioration de l’habitat