La météo et la
naissance des Lutins
Un lutin habite un immeuble ancien en région parisienne. La consommation en fuel pour assurer le chauffage de son immeuble devenant une charge de plus en plus lourde (sa copropriété consommait bon an mal an 150 m3 de fuel par an), il s’est aperçu qu’il pouvait améliorer l'isolation et surtout la génération d'énergie de cet immeuble pour réduire la note. Curieusement, c’est la responsable du conseil syndical de son immeuble qui a déclenché cette prise de conscience d’un problème.
Cette charmante dame, très économe par nécessité, est heureuse de lui apprendre que la consommation de fioul a diminuée cette année. Comme elle s’occupe de la chaufferie elle était légitimement en droit de penser que le chauffagiste avait « encore » amélioré les réglages sur ses deux braves chaudières au fioul âgées de 30 ans. De son coté il lui fait observer que cette "bonne nouvelle" pourrait aussi être la conséquence d’un hiver plus chaud que les précédents.
En écoutant sa
réponse il a rapidement compris que prisonnière de son soucis de réduire les
charges à court terme, elle allait bientôt lui expliquer que le réchauffement
climatique est une aubaine puisque cela permet de faire des économies de
chauffage ! Bref ses idées divergeant de son opinion sur ce sujet, il
s’est aperçu que les coefficients d’évaluation thermique actuels qui
s’expriment en kWh (annuel) par m² habitable ne faisaient pas intervenir le
paramètre température1)
L’apparition des DJU a heureusement remédié à cette fâcheuse situation
L’immeuble considéré de 6000 m² qui était plutôt
mauvais les années précédentes avec une consommation de 150 m3 de
fioul et un coefficient 2) de
250 kWh /m² s’était donc amélioré du fait du travail bienfaiteur de nos braves
Lutins thermiques avec un nouveau coefficient de 190 kWh /m². Et ceci sans
qu’aucun travail d’isolation complémentaire ne soit effectué !
Trop souvent
l'évaluation du bilan thermique d'un bâtiment n'est également abordée que sous
l'aspect des déperditions thermiques des parois sans tenir compte de la chaleur
spécifique de l'air et des murs. Parfois même, c'est uniquement cette dernière
notion de chaleur spécifique qui est évoquée dans l'étude thermique alors que
les deux notions sont intimement corrélatives lorsque l'on fait intervenir le
principe de conservation de l'énergie.
Enfin, pour conclure cette petite histoire, si l'on faisant intervenir la température à l'extérieur du bâtiment, les coefficients utilisés pour évaluer la qualité thermique de ce dernier seraient assurément plus représentatifs de ses réelles qualités d'isolation. Malheureusement pour chaque utilisateur aucune base de données gratuite ne permet actuellement de savoir quelles ont été les variations de température pendant un hiver donné. Météo France qui compile ces informations ne les communique que contre dédommagement. Je ne suis pas de ceux qui vont aux manifs, mais je me rappelle d'une pancarte qui avait retenu mon attention :
"Nous ne
voulons plus payer pour être informé"
Est-ce suite à une réclamation des Lutrins thermiques ? , il est
maintenant possible à partir du site Sofratherm
d'obtenir la valeur des DJU gratuitement entre deux dates pour les 3 principales stations de la région parisienne (Monsouris, Orly et le Bourget)
Il aussi possible de disposer des DJU moyen pour les autres régions de
France et selon l'altitude du site
1) Deux bâtiments de même surface habitable et ayant le même coefficient D exprimé en kWh /m² habitable par exemple 300 kWh /m² , l'un construit à Nice en région clémente, l'autre à Mulhouse dans une région froide de la France ne présentent pas la même qualité d'isolation. Un nouveau coefficient G exprimé en watt/m3 et °C faisant intervenir le volume du bâtiment plutôt que sa surface habitable est mieux représentatif de la classe d'isolation. Il prouve que le premier bâtiment construit à Nice est plutôt mal isolé alors que celui construit à Mulhouse a une classe d'isolation un peu supérieure à la moyenne. L'étiquette énergie affiché dans les agences immobilières et désormais obligatoire n'est pas un reflet bien précis de la classe d'isolation du bâtiment et n'a de valeur que pour comparer la qualité de l'isolation de deux bâtiments situés à proximité l'un de l'autre.
Un nouveau coefficient plus représentatif est en train de naitre.
2) La différence entre les déperditions thermiques d’une habitation construite par un architecte incompétent avec des matériaux constitués uniquement de béton et de vitrage simple, eut-il le plus bon goût, et une habitation respectant les nouvelles normes environnementales pour les habitations neuves est considérable. La première peut entraîner une consommation annuelle de fioul voisine de 60 litres/m²(correspondant à 600 kWh par m² habitable) alors que les déperditions thermiques de la seconde respectant la réglementation thermique 2012 et comprenant une isolation particulièrement performante entraîneront une consommation annuelle limitée à 5 litres de fioul /m²