La rivière se sent tout d’un coup
moins seule.
L’énergie de la mer :
un gisement potentiel
gigantesque
et renouvelable !
Profitons du retard de l’éolien en France
pour développer l’hydrolien.
La production de l’énergie marine qui
utilise l’effet des marées ou des vagues ou des courants, intéresse l’Europe.
Les projets les plus aboutis et les plus ambitieux sont d’ailleurs européens.
On peut aussi évoquer, ailleurs dans d’autres régions du monde l’utilisation de
l’énergie thermique des mers (ETM) et ses dérivés, comme l’utilisation des eaux
froides du fond, en cours d’étude dans la zone intertropicale. La climatisation
par utilisation de ces eaux est déjà une réalité et, très bientôt, un hôtel de
Bora Bora, en Polynésie française, va recourir à ce
procédé.
Actuellement, la consommation
énergétique de l’UE repose sur le pétrole à 41%, puis sur le gaz (23%), le
charbon (15%), le nucléaire (15%) et les énergies renouvelables à hauteur de 6%
seulement. La menace de changement climatique au niveau planétaire et les
risques pesant sur la sécurité énergétique contraignent l’Europe à diversifier
ses sources d’approvisionnement en faisant de plus en plus appel aux énergies
renouvelables. Aujourd’hui l’UE veut faire passer la part des énergies
renouvelables de 6% aujourd’hui à 12% d’ici à 2010. Ainsi, au titre du 6e
programme-cadre de recherche (PC6
Dans ce contexte, des projets
utilisant l’énergie provenant de la mer (courants, houle, marée) bénéficient
déjà d’aides européennes, beaucoup d’autres devraient suivre. Les Britanniques,
les Norvégiens, les Espagnols et les Portugais ont de l’avance dans ce domaine.
En France, qui a pourtant signé le
protocole de Kyoto et s’est engagée à produire 21 % de son énergie sous forme
renouvelable d’ici 2010, les obstacles à lever seront importants et l’exploitation
"hydrolienne" ne peut réellement s’envisager avant
La
France représente le deuxième gisement hydrolien d’Europe, avec 6 GW, équivalant à 2 ou 3
centrales nucléaires, le potentiel est donc énorme. La
compétitivité de cette énergie devra d’abord être démontrée, c’est à dire que
les promoteurs devront avoir la garantie d’un retour assez rapide des lourds
investissements qui seront nécessaires. Sur le plan technique, il sera
nécessaire de trouver des solutions fiables aux risques importants de corrosion
et de détériorations par la mer. La mer ne fait pas de cadeaux, elle fera le
tri entre tous ces projets.
A ce propos, signalons qu’un appel à
projets a été lancé en 2002 par le CNRS et l’Agence de développement pour la
maîtrise de l’énergie (ADEME). Le Groupement pour les Energies Nouvelles
Marines, GENMAR, a organisé le
Un potentiel énergétique immense
Le gisement d’énergie lié à
l’utilisation de la marée représente un potentiel énergétique théorique
impressionnant, il est estimé à
10 000 Méga Watt sur le plan national.
Comme toutes les énergies
renouvelables, cette énergie est sans limite de consommation. Certains pensent même que la "houille bleue pourrait
bientôt devenir la plus grande et la plus sûre des ressources d’énergie de la
planète". L’intérêt majeur d’utiliser courants, marnage ou vagues, est
qu’ils sont largement prévisibles car se répétant avec une constance
calculable.
Concernant l’énergie provenant des vagues, on sait qu’elle est concentrée entre les latitudes 40° et 60°. En Europe, la côte nord-ouest depuis le Portugal jusqu’en Ecosse possède un potentiel énergétique parmi les plus élevés du monde. Il s’élève à 740 TWh/an (dont 12% facilement récupérables (source Systèmes Solaires N°84/85). Au Royaume Uni, on estime que 15% de la consommation d’électricité pourrait être fournie par l’énergie marine.
Le recours à l’énergie venant de la mer
n’est pas nouveau
Ce n’est pas d’aujourd’hui que l’homme
essaye d’utiliser l’énergie gratuite et renouvelable due à la houle et aux
courants. Dès le 12ème siècle sont apparus dans des estuaires ou des rivières
des "moulins à marée" à l’image des moulins à vent. Dans la rade de
Brest, on trouvait ce genre de "moulins", nous le confirme François Pellennec
dans son ouvrage "Au temps de la voile à Brest" .
On y utilisait les variations de hauteur d’eau dues à la marée. L’eau, à marée
haute, n’avait qu’une seule possibilité : s’engouffrer par un étroit conduit
vers un réservoir (étang), créant une énergie suffisante pour mettre en
rotation les pales de la turbine en bois et un ensemble de meules à granit. A
marée basse, le réservoir restituait l’eau en faisant fonctionner le système à
l’envers. En 1886, l’abbé Le Dantec avait imaginé les
plans d’un "moteur à vagues". A ce propos visiter le site de solène Pleyber et Olivier Bersoux.
Mais ce n’est que, dans les années 70,
que l’Agence Internationale d’Energie commence à s’intéresser à cette énergie.
Un projet impliquant le Canada, les Etats Unis, le Japon et le Royaume Uni voit
le jour. Il consiste en la réalisation d’une barge de
Et puis, toujours en France, dans les
Côtes d’Armor, avant le choix du "tout nucléaire" ,
fut construit de 1961 à 1966, le barrage
de la Rance, seule usine marémotrice au monde produisant de
l’électricité (240 mW)pour une ville telle que Rennes.
Profitant de marées parmi les plus
importantes au monde : presque
Manque de reconnaissance en France
Même si dans les années 70, l’IFREMER,
à l’époque le CNEXO s’était intéressé aux énergies renouvelables marines -
houle, marée et courants marins - ainsi qu’à l’énergie thermique des mers avec
l’avant projet de centrale thermique de 5MW à Tahiti, on ne peut pas constater
que notre pays est aujourd’hui à la traîne dans ce domaine.
L’utilisation de l’énergie provenant
de la mer, de la houle et des courants est en manque de reconnaissance. Elle
souffre notamment de ne pas avoir d’"expériences test" in-situ.
Pourtant certains estiment que la France pourrait couvrir entre 5 et 10 % de
ses besoins en électricité en utilisant l’énergie des marées.
Une absence qui s’explique par un
manque de financements financements publics et
privés, elle- même due au poids très important du nucléaire dans notre pays et,
sur le plan des énergies renouvelables, à la concurrence de l’éolien en phase
d’exploitation.
L’ADEME (Agence de
l’Environnement et de la Maîtrise de l’energie) a bien engagé
une étude, toujours en en cours, pour déterminer le potentiel de nos côtes
aussi bien, en matière de éolien offshore que d’exploitations des courants et
des vagues. le premier volet de l’étude (éolien
offshore) sera rendu public décembre 2006, le second (courants et houles) ne le
sera qu’au printemps 2007. En attendant les résultats de cette étude, les
préfets ont eu la consigne de suspendre toute autorisation d’installation. Cet
outil d’aide à la décision va-t-il permettre de débloquer la situation ? On
peut en douter....
Ainsi, récemment, le très officiel
rapport au parlement du Ministère de l’Economie et des Finances -
"Programmation pluriannuelle des investissements de production électrique
Période
Seul, le récent rapport (décembre 2006) du groupe intitulé « une ambition maritime pour la France » rapport Poséidon, issu du Centre d’analyse stratégique et du Secrétariat général de la mer, destiné à élaborer les éléments constitutifs d’une politique nationale de la mer, inclut un chapitre sur l’exploitation des énergies marines (éoliennes off shore, courants)....
Dans le reste de l’Europe,
la situation évolue nettement
plus vite
A l’étranger, c’est en effet
différent, différents projets ont déjà pu être réalisés en Grande Bretagne,
notamment.
Il est vrai que dans ce pays, le
gouvernement s’engage en faveur de l’énergie provenant de la mer. Depuis 1974,
de nombreuses rercherches, souvent financées par le
gouvernement, ont été menées dans différentes universités :
- système off-shore "Salter Duck" à l’université d’Edimbourg
- le "SEA Clam" à Coventry Polytechnic (près de Birmingham)
- colonne à oscillations (sytème on-shore) à l’Université de Belfast
Depuis 1999, vingt-neuf millions
d’euros y ont été investis dans des programmes d’énergie marine et un fonds de
61 millions d’euros sur trois ans est prévu pour aider concrètement les projets
innovants. La France qui finance très peu ses projets sur son propre
territoire, investit au Royaume Uni. Ainsi, EDF finance Marine Current Turbines à 25 %, Total a investi 10% de capital à
la société hydrolienne Scotrenewables Marine Power et
l’Ifremer participe au projet britannique Orecon pour
mettre au point un convertisseur de houle.
Un atlas des ressources de l’énergie
marine au Royaume Uni a été réalisé et un Centre européen d’énergie maritime
(EMEC) a été installé sur l’Ile d’Orkney dans
l’archipel des Orcades (nord de l’Ecosse). Il permet notament
aux entreprises de tester leurs prototypes.
C’est dans ce centre que la firme
britannique Ocean Power Delivery
a mis au point le convertisseur Pelamis.
Pelamis se compose de
quatre cylindres reliés par des articulations qui abritent un sytème de pistons convertissant l’énergie des vagues en
courant électrique. L’ensemble mesure
Un brevet britannique a été accordé à
la compagnie australienne Woodshed Technologies pour
un nouveau type de centrale marée motrice. Cette compagnie et deux autres
compagnies australiennes, la Lloyd Energy Systems et
la SMEC Developments, collaborent avec des
entreprises de Grande-Bretagne pour sélectionner des sites potentiels pour
l’implantation de centrales de ce type.
La technologie ( Woodshed’s Tidal Delay) utilise une formation
naturelle telle qu’une péninsule ou un isthme pour séparer des masses d’eaux de
mer en marées montantes et descendantes. Le système capture l’énergie qui
résulte de la différence de niveau de l’eau de mer de chaque côté de la
barrière.
En Grande Bretagne, toujours, en
Ecosse cette fois-çi, en octobre 2000, l’Île d’Islay
se dote du Limpet (ci-dessus) capable de fournir 500
kW. Sa turbine est activée en 2 temps par l’air que déplacent les vagues :
d’abord lorsqu’il est chassé par les vagues montantes, ensuite lorsqu’il est
aspiré par les vagues descendantes (voir çi-dessous
une red valve et le schéma du Limpet).
Toujours en Grande Bretagne, signalons
que le projet SeaGen (1 MW) de Marine Current Turbines Ltd (utilisant le courant de marée)est en fin de développement. EDF Energy,
la filiale britannique d’EDF, y a investi 3 millions d’euros.
Ailleurs, au Japon on
peut citer les "mighty whales" .
Enfin la société londonienne Tidalstream a mis au point une hydrolienne adaptée aux
fonds profonds, c’est important parce que 90% des ressources des courants
marins sont situées dans des eaux d’au moins
En Norvège,il existe une première hydrolienne de 20m de
diamètre, au Danemark
où existe le système("Wave Dragon"). Amarré
au large et pesant 237 tonnes, "Wave
Dragon" récupère l’énergie produite par les vagues
"déferlantes". L’eau est initialement stockée dans un réservoir, puis
circule à travers des turbines qui produisent de l’électricité.
Toujours dans le Nord de l’Europe, on
peut évoquer le générateur à eau sous-marin inventé par l’ingénieur danois en
génie civile Kim Nielsen. Le système est simple : un flotteur est attaché par
un filin souple à u piston fixe dans un structure de
béton sous-marine. Chaque vague entraîne le flotteur qui tire le piston. Ce
mouvement de pompe (eau aspirée, puis rejetée) provoque un courant qui actionne
la turbine d’un hydrogénérateur électrique. Ce
système développé par la société "Flygt"
est testé en 1989 à 1km au large du port de pêche de Hanstholm
(Danemark). Une seconde unité (coût : 3,52 millions de francs)est
achévé en 1992. Selon ses promoteurs, 3000 à 4000
convertisseurs de Nielsen pourraient à terme fournir 10 à 30% des besoins
électriques du Danemark.
Mais c’est en Espagne que les choses
évoluent le plus en ce moment. Iberdrola, la compagnie d’électricité espagnole
en partenariat avec la filiale Americaine OPT (Ocean Power Technologies), a démarré la construction d’une
usine pilote au large de Santona, petite bourgade a
quelques kilomètres de Santander en Cantabrie. 10 bouées géantes de
A noter que dans le pays voisin, le Portugal, existe aussi un projet bien avancé (car soutenu par le gouvernement) de ferme d’énergie des vagues.
Les projets en France sont concentrés dans le Finistère
Certains estiment le potentiel
énergétique de la mer exploitable le long des côtes françaises de l’ordre de 5
à 6 gigawatts soit le second en Europe, après le Royaume Uni, estimé à 10
gigawatts, soit aussi 10 fois plus que le puissance
éolienne française actuelle.
En France, s’il y a bien eu un
concours sur l’utilisation de l’énergie des vagues en 1981, organisé par le
CNEXO (ex-IFREMER et l’ANVAR - l’Agence nationale pour la valorisation de la recherche)
qui avait distingué deux projets, parmi la vingtaine proposée :
- un dispositif producteur d’électricité pemettant de
rendre autonome en énergie une bouée marine proposé par la "Société
Stéphanoise hydromécanique et frottement"
- un dispositif flottant à déferlement
présenté par M. Jean Liaud
Suite à cette distinction, ces deux
inventions avaient été recompensées d’une
"médaille de la recherche et de l’invention" au salon nautique
international de Paris en 1982.
Deux
autres dossiers n’avaient pas été primés mais avaient été retenus :
- un rotor à ailes planantes présenté par les A.C.M. (Ateliers et Chantiers de
la Manche)
- un système de double bélier hydraulique présenté par M.Despujols.
Un houlomoteur
hydropneumatique flottant présenté par M. Marcel Pillet n’avait pu concourir,
ce qui a entrainé un long contentieux.
Les retombées concrètes de ce concours
national semblent néanmmoins limitées, pour ne pas
inexistantes, le désengagement de l’Etat étant bien réel. En 1996, un maître de
conférences de l’Ecole Centrale de Nantes écrivait que depuis 10 ans son
laboratoire de Mécanique des Fluides n’avait plus aucun financement pour les
problèmes touchant à la récupération de l’énergie des vagues.
Près de 10 ans, les choses bougent...
un peu. Aujourd’hui, dans notre pays, c’est en effet dans le Finistère, que
sont concentrés les projets les plus avancés. La position géographique du
département et surtout les compétences du Finistère dans le domaine des
sciences de la mer, la présence de sites marins en mer littorale parcourus par
des courants puissants (le Raz Blanchard, le Fromveur
à Quessant et le Raz de Sein) en sont les principales
raisons.
En France, à ce jour, aucun
prototype ne fonctionne encore in situ, même si le
"mammouth" EDF, a aussi, son programme de Recherche et Développement
sur l’exploitation de l’énergie des courants de marée engagé depuis deux ans.
EDF s’est en effet associé à un projet
britannique (pourquoi pas un projet français ?) de conception d’hydrolienne (un
prototype expérimental a déjà été réalisé).
Par
ailleurs, le programme d’EDF vise plusieurs objectifs techniques :
- identifier les sites prometteurs,
- réaliser les études d’impact et d’insertion dans l’environnement marin,
- caractériser les technologies d’hydroliennes les plus performantes.
D’ici l’été 2005, EDF veut évaluer les
"profils hydroliens" de la Bretagne-Nord,
en lancant une campagne de mesures au large du
Finistère et des Côtes d’Armor.
Edf cherche des sites où les courants
atteignent au moins 4 noeuds et où la profondeur est
relativement importante. Peu de sites français répondent à ces nécessités ( le Raz Blanchard, Ouessant (le Fromveur
et le nord ouest de l’île), chenal du Four, raz de Sein, roches de Portsall,
goulet de Brest).
Un
prototype EDF pourrait être construit ensuite dans les 2 ou 3 ans, probablement
sur les côtes finistériennes. l’échéancier est prévu
ainsi :
- identification des sites (2004-2005)
- tests techniques (modélisation, prototypes...) en (2006-2007)
- études de faisabilité et éventuellement réalisation (en 2010).
Déjà, au printemps 1979, un premier
engin, de taille modeste (un prototype dont le rotor avait une aire de
Et puis plus récemment, toujours dans
le Finistère, apparurent des projets à vocation industrielle.
Tout d’abord celui proposé par
une société quimpéroise, Hydrohelix Énergies créée en
2000, société quimpéroise, avec le recours aux hydrohéliennes.
Des turbines géantes (hydrohéliennes appelées aussi
hydroliennes) avec 6 pales, installées en série, utilisent la force des
courants marins pour produire de l’énergie.
En 2005 des essais en bassin ont été
concluants. L’hydrohélienne permet de récupérer
l’énergie cynétique des courants de marée et de la
transformer en énergie électrique. Pour ses promoteurs, ces machines respectent
les écosystèmes et n’ont pas d’incidence sur la navigation, les structures
étant totalement immergées (posées et fixées à même le sol).
Implanté à 20 à 40m de profondeur et
dans une zone de courant de 4 noeuds minimum, pas
trop loin des côtes, ( une centaine de sites
potentiels recensés en France) chaque parc serait constitué de cinq
hydroliennes de 15 à
Cette société a pris des contacts avec
la mairie d’Ouessant car la mer d’Iroise connaît de redoutables courants dans
le Fromveur. Cette société a aussi des projets de
parc hydrolien à Clohars-Fouesnant,
Ile de Sein, Plogoff, Roscanvel
(dans le Finistère) mais aussi à la Hague.
Selon les responsables d’HydroHélix, la France métropolitaine dispose d’un potentiel
de 6 gigawatts répartis entre trois principaux secteurs constitués par le Raz
Blanchard, le Fromveur à Quessant
et le Raz de Sein. En tout, sur les trois sites, cela représenterait 5000
turbines de
La société a réuni autour d’elle un
réseau de partenariat avec des entreprises locales regroupés
dans le projet "Marénergie" [1]
Elle a le soutien de l’ADEME (Agence
de maîtrise de l’Energie)
Le projet "Marénergie" , qui consiste à la construction d’une centrale
hydrolienne de 1 MW sur les côtes bretonnes, a été labellisé en décembre 2005,
par le "pôle de compétitivité Mer" de la région Bretagne.
3 millions d’euros sont nécessaires
pour construire une première centrale-test, une première hydrolienne d’une
puissance de 200 kW, en 2008, en Bretagne. Le budget global de l’opération
(quatre autres machines devraient suivre, portant la production à 1 mégawatt),
d’ici 2 ans, a été évalué à 10 millions d’euros. Les
Ainsi, malgré sa labellisation, "Marénergie" peine à trouver les fonds nécessaires qui
lui manquent et la fabrication du prototype hydrolien
de 200 KW de la société Hydrohelix est actuellement
arrêtée. Marénergie ne pourra réaliser qu’une
première turbine expérimental de 10kw le long des
côtes bretonnes, dans un site déjà choisi mais encore tenu secret. Elle devrait
fonctionner à la fin de l’été 2007.
Il y a aussi le projet porté par
la société brestoise "Hydrocap Energy" . Il s’agit
d’exploiter avec des houlomoteurs la force de la
houle. Le principe est simple : des barges flottantes récupèrent à travers leur
ancrage tendu sur le fond (grace au principe de la
poussée d’Archimède) une énergie actionnant une turbine hydraulique,
susceptible elle-même d’alimenter une génératrice d’électricité.
Ce projet n’a pas, non plus, encore
trouvé de financement.
Citons enfin le projet Hydro-Gen, inventé et breveté par deux anciens
officiers de marine, ingénieurs de l’Ecole Navale, passionnés de technologie
maritime.
Il diffère des autres projets
puisqu’il promeut le principe de la roue à aube.
Ce projet fait appel à plusieurs
partenaires : l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Brest (L’ENIB) pour
l’élaboration des plans et de la structure, le lycée technique Vauban de Brest
pour la réalisation d’un prototype opérationnel. Il est soutenu par l’ADEME
(l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie). Les porteurs de
projet se sont associés en 2006 avec la socité
d’océanographie brestoise Actimar qui est chargée
pour le projet Hydro-Gen de la
recherches de sites, des études d’impact et des demandes de concessions
(le site de Plouhinec sur la rivière d’Etel dans le Morbihan est pressenti pour
un essai in situ sur 2 ans).
Ce projet très peu financé (des fonds propres uniquement) a réussi cependant à
produire du courant électrique, lors d’une campagne d’essais, sur une première
machine expérimentale, en septembre 2006.
Tous les projets français ne sont
cependant pas concentrés dans le Finistère ; le laboratoire
de mécanique des fluides à l’école Centrale de Nantes, met au point un procédé
produisant de l’électricité à partir des mouvements de houle maritime : le « Searev » pour « système électrique autonome de récupération
de l’énergie des vagues».
Le
premier vrai prototype, grandeur réelle, sera mis à l’eau en 2009. Searev est financé par l’Agence de l’innovation industrielle
et soutenu par par
*
le Ministère de la Recherche et des Nouvelles Technologies
* le CNRS
* l’ADEME
* la Région Pays de la Loire
Le
"Searev" se présente comme un
semi-submersible muni dans sa « quille » d’une roue pendulaire de 400 tonnes.
Chaque oscillation provoquée par la houle actionne une pompe à huile. Le fluide
stocké sous pression fait fonctionner un générateur.
Si le principe n’est pas nouveau, le
système sera très moderne car entièrement informatisé. Un logiciel analyse
chaque vague et pilote la machine en temps réel. Il retient le pendule un bref
instant pour lui donner le plus d’amplitude possible et augmenter la puissance.
La production attendue de chaque
machine Searev est d’environ 500 kW.
Les porteurs de projet se regroupent au sein du
Groupement pour les énergies marines (Genmar)
Une dizaine de ces porteurs de projet
se sont réunis, en 2004, au sein d’un Groupement pour les énergies marines (Genmar).
Ils se tournent vers les pouvoirs
publics, estimant que seul un financement public permettra un véritable
démarrage du secteur. Ils demandent qu’un budget de 50 millions d’euros soit
réservé aux PME-PMI impliquées dans les technologies nouvelles exploitant les
ressources énergétiques renouvelables de la mer.
Ils s’adressent en particulier aux
nouveaux élus du conseil régional de Bretagne, en faisant valoir que cette
énergie venue de la mer constitue une chance de développement pour la Bretagne.
Pour eux, l’investissement est
rentable et productif : pour un investissement de 1 €uro par Watt installé,
avec un amortissement en 7 ans, le coût de revient du kWh électrique est de
3,5c €uros (prix équivalent au kilowtt nucléaire)
pour un prix de rachat garanti de 5,61c €uros.
Ils font remarquer qu’hormis le
barrage de la Rance, la Bretagne ne possède aucune centrale électrique
(thermique ou nucléaire) sur son territoire et que notre région ne peut
dépendre des autres régions pour subvenir à ces besoins énergétiques. Ils
estiment par ailleurs qu’il y a, là, matière à créer de l’emploi local à la
fois pour réaliser ces nouvelles machines et pour les maintenir en état.
Ainsi, la société quimpéroise HydroHélix Energies fait valoir "que le déploiement en
Bretagne et en Normandie de 6000 turbines présente une opportunité de créer
5000 emplois directs en France, pour un marché de 6 milliards d’euros"
Bien mesurer d’abord l’impact sur le
milieu marin
Il n’en reste pas moins que, comme les
éoliennes qui ont un un impact sur les paysages, ces
machines hydrohéliennes ou houlomoteurs
auront un impact sur le milieu marin. Tous ceux et celles qui se sentent
concerné-e-s par la protection de la nature, aimeraient, sans aucun doute, être
en capacité de mesurer les conséquences environnementales de telles
implantations avant de s’engager à soutenir le développement ce cette filière.
Après tout, la construction de l’usine marémotrice du barrage de la Rance a
malheureusement profondément modifié l’état de l’estuaire et est en grande
partie responsable de l’envasement de la Rance maritime.
Des expérimentations, des études
d’impact, poussées, sont donc, sans aucun doute, nécessaires.
Souhaitons que les pouvoirs
publics (état et région) entendent l’appel à l’aide des promoteurs de ces
projets
et que des éléments de réponse soient apportées
rapidement aux questions légitimes de la population, car les inquiétudes
existent.
Outre les aspects environnementaux,
des conflits d’usage de la mer verront immanquablement le jour (les pêcheurs en
particulier feront savoir qu’ils ne veulent pas être contraints par cette
nouvelle technologie).
L’implantation en mer sur un domaine
maritime public fréquenté par de nombreux usagers (pêcheurs professionnels et
amateurs, Marine nationale, plaisance,...) implique un zonage par l’Etat.
Un avenir en pointillé
Si les projets se multiplient, si
l’intérêt de l’opinion publique est réel, l’avenir de l’énergie marine, du
moins en France, ne s’écrit encore qu’en pointillé, il navigue dans le
brouillard.
Pour Hervé Majastre,
le patron de d’Hydrohélix, (Ouest France du
Le journaliste Hervé Morin, dans un récent
article du Monde, fait remarquer, à juste titre, qu’"entre le prototype de
laboratoire et l’engin commercialisable, il faut multiplier l’investissement
par cent". L’investissement nécessaire peut donc s’avérer considérable,
et, aujourd’hui, en France, il ne remplit pas les conditions minimum de rentablité, les tarifs de rachat n’étant pas assez élevés.
D’autant que l’Etat montre très peu
d’empressement (un euphémisme) à soutenir cette énergie renouvelable. Un signe
qui ne trompe pas : le dernier et très officiel rapport 2006 de Programmation
Pluriannuelle (période
Contacts
:
HYDROHELIX
ENERGIES
140 boulevard de Creach Gwen
- Tél.
- Email : hydrohelix-energies@wanadoo.fr
- site : http://www.hydrohelix.fr
HYDROCAP
ENERGY SAS
Technopôle Brest-Iroise - Place Nicolas Copernic
- Tél.
- E-mail : info@hydrocap.com
HYDRO-GEN
David et Bénédicte Adrian
Projet Hydro-Gen
- http://www.hydro-gen.fr/
- Tél.
- E-mail : contact@hydro-gen.fr
SEAVEV
- E-mail : Alain.Clement@ec-nantes.fr
- Tél :
- Fax :