Le prêt PTZ et la copropriété ?

En tant que Maître d’œuvre soucieux du financement de son investissement, je suis convaincu et en passe de convaincre plusieurs Maître d’ouvrage qu’il est possible de chauffer un immeuble en région urbaine avec une chaufferie collective mixte associant le gaz et l’électricité en générant plus de 50% d’énergie renouvelable prélevé localement dans l’environnement. C’est à dire en définitive de transformer un immeuble de 1968 difficile à isoler en un bâtiment à énergie positive en avance sur son temps. Savez vous pourquoi ce projet risque de mourir comme un poussin dans son œuf alors qu’il pourrait servir de modèle et prouver qu’il est possible d’augmenter notre part d’énergie renouvelable (ENR) de 50% d’ici 2020 en améliorant notre pouvoir d’achat? Je vais tenter d’y répondre.

Lorsqu’un particulier équipé d’une vieille chaudière au fioul domestique dans sa maison individuel doit prendre la décision de savoir s’il remplace sa vieille chaudière au fioul par une pompe à chaleur le choix est simple, c’est oui ou c’est non. Les avancées technologiques et l’amélioration du pouvoir d’achat qui en résulte pour lui permettent de penser que c’est rapidement 50% d’individus qui répondront oui d’autant que l’octroi du PTZ avec le « bouquet de travaux » est clair dans le cas d’une maison individuel.

Lorsque les copropriétaires d’un immeuble commencent à réaliser l’intérêt d’une telle solution pour leur chauffage collectif avec 50% de oui et 50% de non en assemblée générale, ce qui est déjà une belle performance compte tenu de la frilosité du français moyen qui on le comprend hésite à servir de cobaye, comment le projet pourrait-il s’orienter vers ces solutions modernes de chauffage, plus coûteuses en terme d’investissement de départ, si le législateur n’ayant pas finalisé son travail, la mise en œuvre réelle du prêt à taux zéro (PTZ) ne peut se faire.

Alors que l’on réalise enfin que l’énergie la moins chère est celle que l’on ne consomme pas et que les fenêtre privatives doivent être considérés comme un bien collectif dès lors qu’elles concernent l’intérêt de la collectivité, ce n’est certainement pas l’obtention de multiples prêts PTZ accordés individuellement à chaque copropriétaires qui va permettre d’obtenir le consensus si difficile pour ne pas dire presque qu’impossible à obtenir lors d’un votre en AG. Il y a certainement des mécanismes financiers, même s’ils sont peut-être parfois complexes qui permettent d’octroyer un prêt PTZ collectif dans le cas d’un chauffage collectif*. Il faudra bien que la super fiscalité sur les produits pétrolier imposée aux particuliers au titre de la taxe carbone soient redistribuée à ceux la même qui font l’effort de changer leur comportement.

Le MEDAD est peut être très détendu sur l'aspect budgétaire, mais Balendard qui a envoyé une demande de PTZ à sa banque avec une relance il y a un quelques mois et qui n’a pas reçu de réponse est plutôt contracté

* Il a fallu remonter de plusieurs niveaux dans la hiérarchie de l'Ademe pour apprendre une bonne nouvelle : La surface SHON (surface hors oeuvre nette) servant de base aux calculs thermiques et à celui des aides fiscales comprend la surface des parties communes telles que les cages d'escalier et le hall d'entrée de l'immeuble. Décision logique puisque le chauffage de ces volumes compris dans l'enveloppe de l'immeuble (Le bâti) est en définitive payé par les copropriétaires.