Les
produits fossiles en Europe
C'est principalement pour satisfaire son
besoin en énergie dans les transports que l'Europe importe environ un dixième
de la production mondiale de pétrole. Les Européens qui consomment pour
les transports une quantité de pétrole sensiblement équivalente à celle
importée par la Chine qui est pourtant 3 fois plus peuplée que l'Europe
sont de véritables gloutons énergivores. De ce fait, les pays à fort potentiel
de croissance comme l'Inde et la Chine vont se trouver en concurrence pour leur
approvisionnement en pétrole avec les pays membre de l’OCDE dits
"développés". Ceci avec une forte hausse du prix des produits
pétroliers en perspective. Il n’est pas impossible que cette tendance à la
hausse de prix des produits fossiles incite certains pays européens à fabriquer
du pétrole
de synthèse.
Le Shift Project vient de faire début 2021 un rapport de synthèse
établissant l’état
des réserves en pétrole de la quinzaine de pays assurant
l’approvisionnement de l’Europe en pétrole. A force de presser le citron il ne
reste plus beaucoup de jus et les réserves de gaz naturel, gaz constitué
d’atome de carbone et d’hydrogène sont elles aussi, à moins brève échéance, il
est vrai, en voie d’épuisement. Quant au charbon, qui est encore la principale
source de production d’électricité dans le monde, les réserves sont là mais il
faut espérer que la raison va l’emporter vu sa dangerosité en termes de
pollution et de gaz à effet de serre.
Le charbon
Pour produire de l’électricité,
la combustion du charbon est de loin la chaîne
énergétique la plus polluante en ce qui concerne les gaz à effet de serre. (Voir le chapitre 3 de la
Solar Water Economy page 68). Les accords de Paris sur le climat ayant été signé
en 2015, il est triste pour notre image de constater que notre pays leader de
la transition énergétique mondiale n’envisage la fermeture de ses quatre
dernières centrales à charbon françaises qu’en 2022. Ceci alors que l’avertissement
de l’ONU est sans appel. Ceci aussi étant donné que l'effort ne semble pas
insurmontable vu que le charbon ne représente en France que 3 gigawatts soit un
faible pourcentage de la consommation totale en énergie finale (environ 3%).
Nous aurions probablement dû en les fermant saisir plus tôt l’opportunité qui
s’offrait à nous de montrer l’exemple de ce qu’il faut faire à des pays comme
les indes ou les USA. Cette fermeture, faite à titre d’exemple, ne
bouleverserait pas significativement nos habitudes, d’autant que le solaire
peut avantageusement remplacer le charbon pour la production d’électricité. La
plus puissante des 4 centrales thermiques de ce type toujours en activité se
trouve à Cordemais, en Loire-Atlantique, les 3 autres au Havre en
Seine-Maritime, à Gardanne dans les Bouches-du-Rhône et à Saint-Avold en
Moselle.
La part de gâteau ci-contre donne une idée de la
façon dont la France assurait en 2014 son besoin en énergie finale. On
observe que sensiblement 70% de ce besoin est encore assuré par la combustion
des produits fossiles charbon pétrole gaz. En complément de la figure ci-contre on comprend
mieux le paysage énergétique français si l’on observe la consommation en
énergie primaire par secteur (Voir
figure 1 page 607). On observe que la plus grosse part est de loin celle
qui relève de l’Habitat tertiaire et résidentiel confondu. Une part qui
aurait été en 2015 et selon le ministère de l’environnement proche de 44,9%
de l’énergie finale totale consommée. |
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