La production et le comptage des ENR thermiques
Afin d’éviter les arnaques aux aides
fiscales et tous les problèmes financiers qui peuvent en découler, il est
nécessaire d’instaurer un dispositif de contrôle des ENR produites par les
chaufferies nouvelle génération utilisant le chauffage thermodynamique. Compte
tenu des avantages du chauffage thermodynamique utilisant des pompes à chaleur
à compresseur particulièrement celle sur nappe l’Ademe
propose pas quelques solutions ou orientations qui permettraient de comprendre
comment faire ce comptage par différence entre la consommation d’énergie
primaire en MWh avant et après la modernisation. Ceci
que la copropriété décide ou non d’investir dans l’isolation dans un premier
temps. Les notions d'énergie positive ou négative peuvent aider à dissocier les énergies primaires de l'énergie
renouvelable. Plusieurs cas peuvent se présenter :
1. Celui où la copropriété décide
d’installer une pompe à chaleur moins performante en relève de chaudière telle
qu’une PAC air eau sans investir dans
un premier temps dans l’isolation. Il est alors facile de définir la quantité
d’ENR fournie par le système. Ceci en soustrayant de la consommation annuelle
de la solution de référence utilisant uniquement la combustion du gaz ou du
fioul, la nouvelle consommation de ces produits lorsque la combustion continue
à effectuer le travail majoré de l’électricité consommée pour entrainer les
compresseurs de la PAC toutes les unités étant cohérente entre elles (MWh ou tep EnR*). Cela suppose
que les relevés de l’EDF et de Gaz de France concernant la consommation
électrique de la PAC et de ses auxiliaires sont bien en rapport avec l’énergie
réellement consommée et non des prévisions de conspmmation.Dans
le cas où la copropriété décide d’investir à la fois dans l’isolation et dans
la génération en modifiant deux paramètres à la fois, la méthode pour évaluer
la quantité d’ENR produite par la chaufferie est toujours la même. Les
déperditions thermiques du bâti ont diminuées ce qui augmente la part d’ENR par
rapport à l’équipement initial.
2. Celui d’une PAC à compresseur sur
nappe fonctionne en substitution de
chaudière (c’est-à-dire se substituant complètement à la combustion) et
fournissant donc en conséquence la totalité de l’énergie thermique consommée
par l’utilisateur*. Dans ce cas on estime la quantité d’ENR produite par la
nouvelle chaufferie à partir de la différence entre la consommation de combustible
(ou du moins de son équivalent thermique) avant la modification et la
consommation électrique pour alimenter les compresseurs et les auxiliaires de
la PAC après celle-ci.
La méthode pour définir la quantité
d’ENR dans le cas d’une chaufferie hybride utilisant à la fois le gaz et
l’électricité est la même que celle utilisée pour la pompe à chaleur en relève
de chaudière. Avec ce type de
chaufferie, une bonne cohabitation entre le gaz et l’électricité consistant à ne faire fonctionner la
génération de chaleur thermodynamique que lorsque que la différence de
température entre les sources chaude et froide est faible est souhaitable. Elle
permet d’augmenter les performances de la chaufferie (COP) et d’augmenter
la part d’ENR .prélevée dans l’environnement.
*Le tep (tonne équivalent pétrole est une
quantité d’énergie 1 tep = 11 000 kWh = 11 MWh
L’évaluation théorique
D’après la formule de conservation de
l’énergie Wc = Wf + Wm 1)
Par définition le COP est égal au
rapport entre le flux thermique développé à la source chaude que divise
l’énergie mécanique d’entrainement du compresseur.
soit
Wc / Wm = COP soit en remplaçant Wc = COP x Wm par sa valeur dans 1) on
trouve COP x Wm
= Wf + Wm
et
Wf = Wm ( COP – 1)
Wf est représentatif de l’énergie ENR
prélevée dans l’environnement
Avec un COP de 3 on
a Wf = Wm
( 3 – 1 ) = 2 Wm et l’on constate que la production d’ENR
est deux fois supérieure à l’énergie électrique consommée soit 66 % d’ENR.
Avec un COP de 4 on
a Wf = Wm ( 4 – 1 ) = 3 Wm et l’on constate
que la production d’ENR est trois fois supérieure à l’énergie électrique
consommée soit 75 % d’ENR.
Selon que la PAC fonctionne seulement
une partie du temps en relève d’une chaudière à combustion ou en substitution
de cette dernière avec un fonctionnement en continu le % d’ENR est naturellement modifié. A titre
d’information on peut estimer qu’une PAC air
eau en relève bien conçue et dimensionnée pour une région ayant un DJU de
2300 °C avec une commutation du fonctionnement en mode combustion vers le mode
PAC pour une température extérieure
voisine de 6°C (pour éviter le givrage), voit sa production d’ENR limitée à
environ 30 % au lieu de 66 %.. Par contre, avec une PAC eau eau ayant un COP moyen de 4 et
fonctionnant en substitution de chaudière (c'est-à-dire remplaçant purement et
simplement celle-ci avec un fonctionnement en continu* pendant toute l’année) on
peut estimer une production ENR de 75 % (L’énergie prélevée gratuitement dans
la rivière est trois fois supérieure à l’énergie électrique payée par la
copropriété).
* Il est possible d’améliorer la
pérennité du fonctionnement et d’améliorer les conditions d’entretien de
l’exhaure en limitant le risque d’un disfonctionnement éventuel avec un double
prélèvement dans l’air et dans l’eau. Dans ce cas le prélèvement de l’énergie
ENR au titre de l’ECS peut se faire dans l’air hors saison de chauffe.