Areva pompier du nucléaire

 

Le puissant groupe industriel français Areva, spécialisé dans les métiers de l’énergie nucléaire depuis 2001 va tenter d’assister le Japon après la catastrophe de Fukushima. Son rôle, consistait à traiter les quelques 100 000 m3 d’eau de mer fortement radioactives utilisés jusqu’ici pour tenter de refroidir le cœur des réacteurs en fusion. C’est lors d’une réunion du CLST (Conseil Supérieur des Lutins thermiques) que c’est tenu un colloque sur ce sujet. Voilà la nature de leurs échanges de vues.

 

Balendard

Ce qui est triste dans cette situation dramatique provoquée par un violent séisme et le terrible tsunami qu’il a engendré est qu’il était trop tard pour que le pompier, missionné pour éteindre le foyer en fusion puisse y parvenir.

Difficile et curieuse mission d’un pompier qui n’a donc pas pour tâche d’éteindre l’incendie mais seulement de limiter ses conséquences sur l’environnement.

 

Le responsable des Lutins thermiques

Oui, il était trop tard. Les dysfonctionnements qui conduisent à cette catastrophe peuvent être maitrisés par de bons techniciens tels que ceux d’AREVA, mais en cas d’événements anormaux conduisant à mettre la réaction nucléaire hors de contrôle, le réacteur nucléaire, pour reprendre les termes de Bernard Laponche à l’origine de la création de l’Ademe, « fabrique en lui-même le moyen de se détruire ».  Il faut en circuit ouvert des quantités d’eau de mer considérables pour assurer le refroidissement des réacteurs.  La société Areva a montré comment traiter de tels volumes d’eau en abaissant sa radioactivité à un niveau raisonnable. Malheureusement les quantités d’eau en circuit ouvert sont telles que le Japon a dû continuer à arroser les réacteurs bien longtemps pour stopper la fusion et il s’en est peut être fallu de peu pour qu’ils laissent  impuissant le cœur des réacteurs s’enfoncer dans le sol jusqu’à ce qu’ils retrouvent le magma.

 

Balendard

Novice et inexpérimenté en la matière, ne comptez pas sur moi pour apporter un commentaire à vos propos.

Je pensais simplement qu’en stoppant l’arrivée de combustible, à savoir l’uranium ou le plutonium on stoppait du même coup la génération de chaleur. Quand il n’y a plus de bois, le feu s’éteint. Mais cela n’est semble-t-il pas si simple…...

 

Le responsable des Lutins thermiques

Oui, cela n’est pas si simple. Entre le comportement d’un réacteur nucléaire ancienne génération tel que celui de Fukushima ou l’on n’arrive pas à stopper la fusion et celui d’un réacteur expérimental tel quITER ou l’on a du mal à l’entretenir, il y a encore beaucoup d’incertitude. Il me revient à l’esprit que le responsable du CNRS avait donné sa démission à l’origine du projet ITER trop éloigné selon lui de ses connaissances en physique.  La fusion nucléaire nous inquiète lorsque nous pensons à ce qui arriverait si, à nouveau, il était impossible de la contrôler et de la stopper.

 

Balendard

En attendant que nos chercheurs aient une réponse à ces incertitudes, ne croyez-vous pas qu’il serait peut-être temps de réduire enfin notre consommation électrique en commençant à utiliser les procédés qui permettent, en améliorant l’efficacité énergétique, de mieux consommer l’électricité en prélevant une énergie renouvelable gratuite dans notre environnement sans le perturber, voire même en le régénérant.

 

Le responsable des Lutins thermiques

Assurément, je rejoins en cela, l’opinion de Mr Mandil ancien responsable de l'énergie à l'OCDE.

Il nous faut prendre la mesure des conséquences gravissimes du drame japonais sur l'environnement. 

Pour faudra éviter à tout prix la dispersion de la radioactivité, même dans le cas d'un tsunami aussi redoutable que celui de Fukushima. Pour cela il faudra probablement se résoudre à revoir la qualité des dispositifs ayant pour fonction d'assurer le refroidissement du réacteur en boucle fermée permettant d'éviter la fusion du réacteur en cas d’incident grave le risque « zéro » n’existant malheureusement pas en terme de radioactivité.

 

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Courtesy Gille Guerassimoff et Nadia Maïzi

Les deux figures ci-dessus extraites du livre "Eau et énergie destins croisés" montrent deux circuits de refroidissement. Celui de gauche dit "ouvert" utilisé par les japonais et mettant en jeu d'importantes quantités d'eau pour refroidir le cœur des réacteurs en polluants les nappes phréatiques. Celui de droite dit "fermé", n'utilisant qu'un petit volume d'eau en circuit fermé qui aurait du fonctionner. Avec ce circuit, l'eau de refroidissement est certes radioactive mais elle circule cette fois-ci en circuit fermé sans contaminer l'environnement. C'est la détérioration de ce deuxième circuit par le tsunami qui a conduit les japonais à utiliser le circuit dit "ouvert"  augmentant la radioactivité des nappes phréatiques et augmentant de ce fait les risques de contamination du riz ou autre culture dans la région de Fukushima. Toutes les centrales nucléaires françaises ne sont pas encore équipées du circuit de refroidissement fermé. Il faut dire que les risques de Tsunami en France sont nettement moindres

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