L’eau
de mer source d’énergie « positive »
Comme l’eau douce de la rivière et moyennant quelques précautions
nécessitées par la corrosion, l’eau salée de la mer constitue une réserve
d’énergie positive renouvelable en raison des courants marins qui balaient nos
côtes océaniques. Jean-Michel Houllegatte, Maire de
Cherbourg sera le premier Maire de France à avoir compris l’intérêt de prélever
dans la mer l’énergie thermique pour baisser les charges locatives et réduire
le coût de l’énergie thermique rendu dans les pièces de vie des logements HLM.
Malgré une hauteur de précipitation annuelle
plutôt favorable de un mètre d'eau en raison du régime océanique, le
débit moyen de 2 m3/s du petit fleuve Divette qui traverse Cherbourg n’est pas
très important en raison de son petit
bassin de 122 km². Le débit moyen
disponible pour chacun des 40 000 habitants peuplant Cherbourg intra-muros
étant insuffisant le Maire de cette petite ville française a compris tous l’intérêt
d’utiliser l’eau de mer. Fin 2013, c'est
un débit voisin de 500 m3/h d'eau de mer à environ 10 °C température
minimum en hiver qui sera pompé dans le bassin du commerce de divette à
Cherbourg pour alimenter l'évaporateur de deux grosses pompes à chaleur
par une tuyauterie de 300 mètres de long. Ces pompes à chaleur assureront la
fourniture de l'eau chaude sanitaire et le chauffage de plus de 1000
appartements de la place Divette, en plein centre-ville de Cherbourg. En prélevant l'énergie dans l’eau de mer ces grosses pompes
à chaleur fourniront une puissance thermique voisine
de 2000 kW avec de l'eau chaude à 63° fournie par ces PAC. Seul un petit
complément « négatif » voisin de 16 % sera assuré en période de
grand froid par les chaudières à gaz de la chaufferie existante. A noter que le
circuit constitué par les radiateurs en place n'a pas été modifié. Malgré un
cout de réalisation important (1,4 million d'euros HT) et l’approvisionnement
de couteux échangeur à contre-courant en titane en raison des risques de corrosion cette opération réalisée
par EDF en collaboration avec la société Dalkia
cette réalisation s’est avérée particulièrement rentable et a été mise en place
sans que l’organisme HLM ne bénéficie d'aucune subvention. Ceci par le fait que
l’énergie thermique « positive » prélevée
dans l’eau de mer est gratuite. L'eau chaude sanitaire et le chauffage
reviendront à 40 € par mois pour un F4, entrainant une baisse significative des
charges. Point important, l’amélioration préalable de l’isolation de tous les
appartements du parc HLM de l'agglomération avait déjà permis de réduire les
coûts de chauffage de 30 %. A noter que d’autres bâtiments du littoral de Monaco sont ainsi chauffés par
un système similaire depuis 2007 et que Oslo la capitale de la Norvège utilise
ce procédé pour chauffer un quartier proche du centre-ville pour se chauffer à
partir de l’eau salé prélevé au plus profond de son fjord.