La chaleur spécifique
Il
est possible de calculer la quantité de chaleur Q contenue dans la matière. Il
faut toutefois prendre garde que si l’on essaie d’augmenter la température
d’une même masse de matière, par exemple 1 kg d’eau, 1 kg d’air ou de 1 kg de
béton de 1°C, on constate qu’il ne faut pas la même quantité d'énergie selon la
matière considérée. La quantité de chaleur nécessaire pour augmenter la
température ne dépend donc pas seulement de la masse de matière, mais aussi de
sa capacité de stockage de la chaleur. La connaissance de la chaleur spécifique c de la matière permet de
calculer l’énergie qu’il est nécessaire de fournir pour élever de 1°C une masse
de 1 kg de cette matière ou inversement de calculer la quantité de chaleur que
restitue cette même masse de matière lorsque sa température baisse de 1°C.
Cette énergie est toujours basée sur 1 kg de matière et 1 °C (ou 1°K), et a
comme unité [J/kg °C] dans le système d’unité international SI.
Matière |
Chaleur spécifique C
en kJ/kg et °C |
Densité |
Eau |
4.18 |
1 (1 litre > 1kg) |
Air sec |
1 |
0,00125 (1 m3 > 1,25 kg) |
Huiles, fioul |
2.00 |
0,8 (1 litre > 0,8
kg) |
Béton |
0,84 |
2,4 (2400 kg/m3) |
L’eau
l’emporte sur toutes les autres matières du tableau. Elle emmagasine par unité
de masse nettement plus d’énergie que les autres matières mentionnées dans ce
tableau. C’est pour cette raison que l’énorme quantité d’eau des océans a une forte
influence sur le climat par le fait qu'elle est capable du fait de sa capacité
calorifique d'emmagasiner la chaleur pendant la journée où l'été avec la
faculté de restituer cette celle-ci pendant la nuit ou l'hiver. Il faut en effet bien plus
d’énergie calorifique pour amener un litre d’eau à une température plus élevée
que pour d’autres substances. L’huile a par exemple une chaleur spécifique deux
fois inférieure à l’eau. Lors de calculs avec les quantités de chaleur, nous
sommes donc intéressés par la masse de matière, sa chaleur spécifique c
et la différence de température °C de cette matière avant et après le
transfert d’énergie. La raison en est que ces critères déterminent de manière
décisive la quantité de chaleur reçue ou émise par la matière. Si nous plaçons un
corps chauffé dans un environnement plus froid, alors, à partir de sa masse, de
sa chaleur spécifique et de la diminution de température entre le corps et son
environnement, nous pouvons calculer la quantité de chaleur que ce corps a
libérée. A l’inverse si nous plaçons un corps froid dans un environnement plus
chaud, alors, à partir de sa masse, de sa chaleur spécifique et de la
diminution de température entre le corps et son environnement, nous pouvons
calculer la quantité de chaleur que ce corps a reçu de son environnement. La
connaissance de ces notions permet par exemple de trouver la température du mélange de deux
volumes d'eau identiques de température différente.
Nota
La chaleur spécifique des corps est étroitement
associée à la notion d'entropie massique ayant pour unité le joule/kg.K
C'est souvent la différence d'entropie qui
intervient le plus souvent dans les calculs. Pour cette raison il ne faut pas
trop se préoccuper du fait que les abaques soient souvent indiqués en degrés
Celsius. Il y a toutefois de exceptions.
Par exemple la figure 1 sur la Solar Water Economy de l’enthalpie qui
est à considérer en K.
Tribune
libre Dans le cadre
de la chaleur spécifique de l’eau froide et de la production d’eau chaude
sanitaire, les Lutins ont posé la question suivante à Balendard
: Les Lutins thermiques Balendard Les Lutins thermiques Lapalisse en
aurait dit autant en affirmant que si l'on ajoute à un volume d'eau froide
à 10°C le même volume d'eau chaude à 60 °C on obtient de l'eau
tiède à 35 °C, température bien agréable pour se doucher. Et si je vous demandais de me
dire quelle est la température d'un mélange d'eau constitué de 10 m3
à 5 °C et de 1,5 m3 à 85°C ? Balendard Les Lutins thermiques Puisque en vertu de cette loi Qm
= Qec
+ Qef on peut écrire m étant la
masse de l'eau froide ou de l'eau chaude et X la température du mélange : 2mc(X - 273) = mc (283-273) + mc (333
- 273) = mc (10 + 60) Soit 2 (X
- 273) = 70 et X = 273 + 35 = 308 °K ou X = 308 - 273 = 35 °C Balendard Les Lutins Pour avoir la réponse à vos deux questions il vous suffit
d’appliquer le principe de la conservation de l’énergie en écrivant que
l’accroissement puis la diminution de la puissance véhiculée par le Rhône est
égal respectivement à l’apport de puissance de la centrale de Saint-Alban puis au
prélèvement de puissance provoqué par la généralisation du chauffage
thermodynamique dans la grande cité lyonnaise. Vu le rendement modeste voisin
de 30 % des centrales nucléaire il est probable que l’augmentation de la
température du Rhône provoqué par Saint-Alban est plus important que le
refroidissement et ceci même si les 2
millions d’habitants prélevaient l’eau du Rhône pour alimenter leur pompe à
chaleur aquathermique.
Balendard |
Si T1 est la
température amont et T2 la température
aval et Q le débit du Rhône, on peut écrire si P est la puissance émise ou
prélevée par l’homme T1 – T2= P/Qc
Avec Q=1000 m3/s et c= 4180 joules/kg
et °C comme chaleur spécifique de l’eau on trouve ;
Pour
l’accroissement provoqué par les 7400 Mw d’apport
thermique du nucléaire T1 – T2 = +1,77 °C
Pour la
diminution provoquée par les - 4000 Mw* de
prélèvement thermique des PAC T1 – T2 = -1 °C
*Sur la base de
40 m² habitable par habitant et de 200 kWh/m²
Les quantités de chaleur Q
La
formule suivante s’applique : Q = m c ∆θ avec :
m
masse du produit
en kg
c chaleur spécifique du produit en
joule/kg et °C
∆θ élévation ou diminution de la température du produit en °C
L’unité de la quantité de chaleur est le joule ou
1000 J = 1 kJ (kilojoule). Une calorie
= 4,18 joules
Le calcul qui suit effectué dans la cadre du « cas pratique »
aide à comprendre le & à venir sur la conservation de l’énergie.
Cas de l'eau
Par exemple, si l’on souhaite augmenter la
température de quelques 3500 litres d’eau froide à 10°C et chauffer ce volume à
60°C pour disposer journellement du même volume d’eau chaude sanitaire à 60°C,
on a besoin d’une énergie égale à :
Q = Vce(θ1 – θ2) = 3500 x 4,18 x (60-10)
= 731 000 kilojoules Soit puisque 1 kWh = 3,6 103 kilojoules ou Q = 203 kWh représentant sensiblement l'énergie que consomme
un immeuble de 65 lots dans la journée pour assurer ses besoins sanitaire (Sans
comprendre les pertes !!)
Cas de l'air
Pour une surface totale SHON du même immeuble voisine de 6000 m²,
(65 appartements de 60m² + parties communes chauffées) le volume d'air à
chauffer peut être estimé à V= 15 600 m3 (hauteur de
plafond 2,6m). Compte tenu de la densité de l'air sec, 1
m3 d’air correspond à 1,25 kg soit une masse m de l'air contenu dans notre
immeuble à l'intérieur de l'enveloppe de
15 600 x 1,25 = 19 500 kg.
Si l'on souhaite assurer le renouvellement de cet air
le matin pour des questions d'hygiène de vie alors que la température
extérieure est de 0°C, il faut fournir une quantité de chaleur pour réchauffer
cet air à 20°C, température courant dans les appartements de Q = Vca (θ 1 – θ 2) =
19 500 x 1 x 20 = 390 000 kilojoules. Soit puisque 1 kWh = 3,6 103 kilojoules ou Q = 110 kWh
Cas du béton
6000 m² de planchers en béton de 18 cm d’épaisseur entraîne un volume
de béton total de 1080 m3 soit avec une
densité de 2,4 une masse correspondante m de
1080 x 2,4 = 2590 tonnes
L'inertie thermique du béton étant de 0,84 kJ/kg la quantité d'énergie
restituée par ces planchers lorsqu’ils se refroidissent de 3°C lorsque l’on coupe le chauffage est de : Q = mcb (θ 1 – θ 2) =
2 590 000 x 0,84 x 3 = 6 531 000 kilojoules ou Q = 1800 kWh