Coefficient de
performances d'une pompe à chaleur (COP)
Une bonne compréhension des machines thermiques passe par
l’étude du cycle de Carnot.
Ce cycle étudie les échanges thermiques d’un fluide
parfait entre deux isothermes et deux adiabatiques. (Voir figure ci-dessous)
Le cycle peut se dérouler dans le sens horaire ou inversement. La surface
comprise entre ces 4 courbes représente l’énergie mécanique Wm que la machine
produit ou reçoit.
- Lorsque le cycle se déroule dans le sens
horaire, la machine thermique classique (locomotive à vapeur ou
centrale thermique) transforme en énergie mécanique un pourcentage de l'énergie
thermique transportée de la source chaude vers la source froide égal,
idéalement, à 100 x (Tc - Tf)
/ Tc
appelé improprement rendement théorique maximum.
- Lorsque le cycle se déroule dans le sens
antihoraire la machine thermique fonctionne alors en machine frigorifique
(pompe à chaleur) et l'énergie thermique est transportée de la source froide
vers la source chaude. Pour assurer le déroulement du cycle, la pompe à chaleur
reçoit de l'énergie mécanique (en pratique le compresseur délivrant cette
énergie est le plus souvent entraîné par un moteur électrique).
Considérons la machine thermique dans ce dernier
cas. Avec des températures en °F aux sources chaudes et froides
suivantes Tc température
source chaude, Tf température source froide On a d’après l’équation des gaz
parfaits
Wc = PcVc = RTc
et Wf = PfVf
= RTf
où R est la constante universelle des
gaz parfaits (8,314 472 J·K-1·mol-1)
Le principe de la
conservation de l'énergie permet d'écrire que
Wc = Wm
+ Wf
(En d'autre terme
au cours d'un cycle, l'énergie thermique envoyée par la pompe à chaleur vers la
source chaude est égale à celle reçue par celle-ci en provenance de la source
froide majorée de l'énergie mécanique nécessaire à l'élaboration du cycle)
L’énergie mécanique
fournie par le compresseur est donc égal à Wm
= Wc - Wf
= PcVc - PfVf = R
(Tc
- Tf)
Et le COP
représentatif du rendement de la pompe à chaleur est égal à
COP = PcVc / Wm = Tc / (Tc
- Tf)
COP = Tc / (Tc
- Tf)
Application
numérique dans le cas de l'aquathermie
lorsque la température de la source chaude Tc varie
Calcul théorique
effectué pour une température donnée à la source froide de Tf = 10 °C (ou 283K)
On constate que le rendement de la machine thermique change selon la
température à la source chaude Tc
Température source chaude Tc |
||
Centigrades |
Kelvin |
COP théorique |
30°C |
303K |
15,2 |
40°C |
313K |
10,4 |
50°C |
323K |
8,1 |
60°C |
333K |
6,7 |
La théorie des gaz parfaits conduit à des résultats
optimistes qui ne sont malheureusement pas atteint dans la pratique.
Les COP réels tenant compte des imperfections du cycle
sont plus faibles.
Le rendement réel est probablement affecté par une
mauvaise isolation, des frottements, le fait que les deux transformations dites
adiabatique ne le sont pas totalement, le mode de régulation adopté pour la
pompe à chaleur. Toutes ces raisons peuvent expliquer pourquoi les COP obtenus
dans la réalité sont sensiblement divisés par deux. Les résultats
ci-dessus obtenus à partir de la formule COP =
1/(1-1/(Tc/Tf) = Tc / (Tc - Tf) corroborent
sensiblement ceux diffusés par l'Ademe.
Ces résultats mettent en évidence une amélioration
du COP lorsque la température de la source chaude se rapproche de celle
de la source froide
Le diagramme de Mollier
Les 2 figures
ci-dessous permettent aussi de mieux comprendre le fonctionnement d'une pompe à
chaleur.
Lorsque la température de la source chaude (condenseur)
est proche de la température de la source froide (évaporateur),
l’énergie mécanique fournie par le compresseur est plus
faible et le COP (énergie thermique délivrée par le condenseur / énergie
mécanique) est plus élevé.
En raison du principe de la conservation de l’énergie,
l'énergie totale (enthalpie) est égale à la somme des énergies frigorifique de
l’évaporateur et mécanique
La bonne cohabitation des deux fluides gaz et électricité permet d’améliorer le COP et de réduire les frais
d’exploitation
Lorsque la différence entre la température de la source
chaude (condenseur) et celle de la source froide (évaporateur) augmente,
l'énergie mécanique fournie par le compresseur augmente également
et le COP (énergie frigorifique / énergie mécanique) est moins bon.
Voir le livre
"Les pompes à chaleur "
de Bruno Béranger des éditions Eyrolles (2ème édition)
La figure ci-dessus donne une idée des rendements que
l'on peut escompter avec une pompe à chaleur moderne en fonction des
températures d'évaporation (température de la source froide) et les
températures de condensation (température de la source chaude)
- La partie gauche de l'abaque correspond aux pompes à chaleur aérothermiques. Une croissance
importante est prévue pour cette solution dans la rénovation et à un degré
moindre dans le collectif. Plus simple et proche des systèmes de climatisation
traditionnelle, elle est souvent utilisée dans les pays méditerranéens en
chauffage individuel et depuis peu en collectif.
- La partie centrale correspond aux pompes à chaleur géothermiques. Les
échanges thermiques se font avec le sol. Le nombre de forages va en diminuant
s’il y a un peu d’eau dans le sous-sol mais il reste important augmentant
l’investissement initial.
- La partie droite correspond aux
pompes à chaleur aquathermiques sur nappe libre. Plus coûteuses à l'installation que
les pompes à chaleur aérothermiques, elles restent intéressantes dans le cas
d'un immeuble par le fait que les frais du forage de l’exhaure et du rejet sont
répartis sur un grand nombre de copropriétaires. Très intéressantes en terme de frais d'exploitation elles s'insèrent mieux dans
l'ancien et la rénovation que les pompes aérothermiques