La pile à combustible
La pile à combustible est un
dispositif qui utilise le déplacement des électrons dans une réaction chimique
ce qui produit du courant électrique et de la chaleur. C'est sur ce
principe que fut conçu la première pile à combustible hydrogène/oxygène. Elle
était constituée d'une cuve à trois compartiments: un compartiment
central contenant un électrolyte (de la potasse KOH), séparé par deux parois
poreuses servant d'électrode des volumes servant à l'arrivée des Gaz. L'oxygène
et l'hydrogène arrivent respectivement dans ces compartiments permettant
l'alimentation de la réaction par les deux combustibles; dans cette pile, le
processus de combustion - oxydoréduction - se produit ainsi en deux zones
simultanément, une oxydation à l'anode produisant des électrons (-) coté
hydrogène combustible, et une réduction à la cathode (+) coté oxygène
comburant. En reliant les deux électrodes par un conducteur, un courant
électrique peut s'établir. Ce procédé fut imaginé par un chimiste anglais en
1839. On peut dire qu'il resta pendant plus de cent ans sans application. II
fut repris dans les années 1930 par une équipe de chercheurs britanniques. La
première utilisation pratique fut l'installation d'une pile de ce type pour les
programmes spatiaux dans les années 1950. L'hydrogène étant un gaz difficile à
conserver et à manipuler, il apparut donc préférable de l'amener sur le lieu
d'utilisation sous une forme combinée, comme de l'hydrazine, du méthane, ou
même du méthanol. Ces techniques utilisent alors des catalyseurs, souvent
placés sur les électrodes poreuses. Dans le but de réduire le prix de revient
et d'améliorer la durée de vie de ces équipements, des chercheurs américains
ont réussi à remplacer le platine qui sert parfois de catalyseur par un composé
moins coûteux (cobalt+polypyrrole). Ces procédés
évoluent beaucoup en ce moment où l'on cherche des substituts à l'énergie issue
des hydrocarbures fossiles. Les progrès sont tels que l'on envisage d’utiliser
la production électrique des piles à combustibles pour faire fonctionner des voitures. On envisage aussi
de construire de grands générateurs produisant de l'énergie thermique par
cogénération. Destinés à la consommation urbaine, ils permettront de chauffer
près de 200 foyers en produisant des puissances thermiques de l'ordre de 250
KW. Enfin, il faut cependant préciser que ces piles sont dans
les faits des instruments complexes au niveau de la gestion d'approvisionnement
des fluides. La pile à combustible ne produit pas que de l'électricité. Environ
la moitié de l'énergie produite par la pile à combustible dans ces réactions
chimiques est de l'énergie calorifique tout à fait récupérable. On sait grâce à
l'hydrolyse produire de l'hydrogène avec de
l'électricité non nucléaire sans faire appel au pétrole. Pour cette raison, la
pile à combustible POURRAIT être un moyen d’avenir grâce à son caractère non
polluant. On a aussi remarqué que si l'homme et les animaux ne tirent pas
encore suffisamment profit de l'énergie solaire, ce n'est pas le cas des
végétaux qui fabriquent leur glucose à l'aide de la photosynthèse. Des
recherches pures sont à ce sujet en cours pour inventer des photosynthèses
artificielles capables de produire de l'hydrogène. L'avenir des piles à
combustibles dépend en effet des performances globales de la chaîne énergétique
global à savoir le rapport entre l'énergie nécessaire pour produire l'hydrogène
et l'énergie restituée sous ses deux formes par la pile à combustible.
L'équivalent du COP d'une PAC en quelque sorte. Si ces recherches* débouchaient
un jour, ce serait une bonne chose pour les piles à combustible.
* Une grosse pile à combustible qui produit
l’hydrogène à partir de l’électricité solaire voltaïque a été
construite par EDF en Corse près d’Ajaccio