L’Etat
ouvre les concessions des barrages
à la concurrence
EDF
n’aura plus le monopole des concessions des barrages. Un décret signé par
Jean-Louis Borloo règlemente l’ouverture à la concurrence des renouvellements
de concessions des quelques 399 barrages hydroélectriques de l’Etat.
Jean-Louis Borloo, lorsqu'il était aux commandes a
signé un décret en ce sens
Explications et conséquences.
Environ un an après que
le ministre de l'Ecologie ait signé ce décret les concessions des barrages hydroélectriques
français commencent à s'ouvrir à la concurrence. Jusqu'à présent, la
plupart des 399 barrages hydroélectriques sous concession que compte la France
étaient exploités par EDF (80%), les autres étant détenus par les filiales de
Suez, Société hydro électrique du
Ces
399 barrages représentent plus de 95% du total de la puissance hydroélectrique
installée en France. Jusqu’à présent, EDF jouissait d'un droit de préférence
lui permettant de renouveler en priorité ses concessions. Mais avec la transformation
de l’entreprise en société anonyme en 2004, puis le vote d'un amendement
abrogeant le droit de préférence en 2006, le renouvellement des concessions a
été ouvert à la concurrence. La nouveauté réside donc dans le cadre
réglementaire instauré par le décret signé mercredi et qui vient organiser
cette ouverture à la concurrence.
Trois ans de procédure
Selon
le ministère de l’Ecologie, des appels à candidature ont donc été «
lancés» en ce qui concerne les concessions arrivant à leur terme. La procédure de renouvellement devrait durer près de trois
ans, les premières concessions étant délivrées à partir de 2012.
L’hydroélectricité, générée par les centrales hydroélectriques grâce à la force
des chutes d'eau créées par les retenues de barrage, représente 12% de la
production totale d'électricité française. Il y a quelques mois, la fédération
CGT Mine-énergie avait critiqué ce projet de décret, l’estimant «lourd de
conséquences pour tous les salariés de l'hydraulique».
Réhabiliter les barrages
Au
début du mois, un rapport du député Christian Kert
sur la sécurité des ouvrages hydrauliques en France précisait, au sujet des
concessions, qu’il faudrait impérativement «être certains de la qualité des
éventuels repreneurs des sites EDF». Dans le même rapport, il rappelait
combien il était nécessaire de «veiller à ce qu'il y ait bien dans
l'intégration du budget d'EDF une enveloppe suffisante pour faire une
maintenance appropriée et de qualité, et donc maintenir l'entretien à un point
d'équilibre». En effet, EDF avait annoncé un an auparavant un important
programme d'investissements pour la maintenance et la réhabilitation. Cette
annonce faisait suite aux révélations par le magazine Capital, qui s’était
procuré un rapport confidentiel de l’entreprise, que 200 des 450 barrages gérés
par EDF étaient jugés vétustes et présenteraient des risques de rupture ou
d'effondrement.
Christian Kert avait alors été
missionné pour produire son rapport.
Article
du