Energie hydroélectrique

 

On estime probablement à tort que les grands barrages produisent une énergie renouvelable avec une empreinte écologique plus petite que celle des combustibles fossiles.

La plupart d'entre eux, en perturbant les écosystèmes, en noyant des terres fertiles des forêts fluviales dans les pays tropicaux, en déplaçant des populations qu'il faut reloger, et en induisant des gaspillages importants de sols, de ressources naturelles, ont une empreinte écologique non négligeable, supérieure à l’évidence aux autres énergies renouvelables. L'Okoinstitut, en Allemagne, estime par exemple que la grande hydraulique émet 33 grammes de CO2 par kWh, contre 20 g/kWh pour l'éolien.

Si l’on observe le cas français et que l’on compare l’énergie annuelle de 1 445 400 TWh qui nous vient du soleil au 45° Nord, (350W/m²) avec la puissance de la pluie et le travail de son poids* de seulement 1/15 W/m² ! on comprend pourquoi le soleil risque de faire aussi de l'ombre à l'hydroélectricité.


Même si l'on n'arrive
actuellement qu'à n'en récupérer que 5% avec tous les barrages ayant vocation à produire de l’électricité, ça fait tout de même 2 000 MW soit une grosse centrale nucléaire. La puissance correspondant au besoin maximum  en France en pointe est de 94 000  MW  avec un besoin en puissance moyenne de 55 000 MW

(Consommation globale de 486 TWh en 2009). Mais c’est une puissance moyenne continue. Comme il y a 8 760 heures/an, ça fait environ 438 millions de MWh  par an.

Cette énergie on le constate n’est pas négligeable puisque selon l’INRA  un membre  des pays de l’OCDE consomme en moyenne 55 000 kWh/an.

Sa récupération permettrait  de fournir en énergie 438 x109 / 55 000 = 8 millions d’habitants habitants.   (1 MWh = 1000 kWh)

 

En raison du réchauffement climatique, la production hydraulique a diminué fortement lors des années sèches comprises entre 1996 et 2003 pour atteindre un niveau très bas pendant cette dernière année, les barrages n’étant pas les seuls à avoir souffert de la canicule de l’été. A nouveau en 2005, la France a souffert d’un déficit de précipitations entraînant une nouvelle baisse de 16 %. Pourtant cette production d’électricité d’origine hydraulique représente en France la quasi-totalité de la production d’énergie dite renouvelable.

Le moins que l’on puisse dire est que la France vit à ce niveau dans un monde complètement déséquilibré.

 

 

* Il tombe en France 750 Kg d’eau/m²/an*, la Surface de la France est de 550 000 Km² c'est-à-dire 5,5x1011, il tombe donc 750 x 5 ,5 x 1011 = 4,125 x 1014 Kg d’eau/an

Une année, c’est 31 536 000 secondes ou 8760 heures, il tombe donc environ 1,31 x107 Kg/sec correspondant à un poids de 1,31x108 newtons. L’altitude moyenne de la France Corse y compris est voisine de 300 m. En additionnant le volume d’eau qui s’écoule dans les mers et océans bordant la France à partir du débit moyen de ces cours d’eau on observe que seulement la moitié des 750 Kg d’eau/m²/an parviennent à la mer la différence s’expliquant non seulement par l’évaporation et l’alimentation en eau des végétaux mais aussi du fait des infiltrations profondes dans le sol alimentant les aquifères captifs. Quand toute l’eau qui ruisselle en surface est descendue au niveau de la mer, le travail potentiellement fourni a dons été d’environ 2x1010 Joules/sec c'est-à-dire 20 000 MW. En pratique il pleut plus sur les reliefs qu’en moyenne montagne ce qui explique pourquoi  les équipements qui utilise l’énergie potentielle de l’eau sont surtout en haute montagne avec des hauteurs de chute importantes. La différence n’est toutefois pas très importante si l’on observe la carte des hauteur de précipitation ( Voir "La rivière et l’énergie" page 36.

 

Description : 3gorges

Barrage des 3 gorges

Malgré 20 années de protestation des scientifiques, des ONG du monde entier et le refus des USA de participer à ce projet grandiose, la Chine a lancé ce chantier de barrage géant sur l'immense fleuve Yangtzé en 1994. La gouvernement chinois vient de reconnaître en septembre 2007, qu’il constituait une « catastrophe écologique »,  constat aggravé par les risques sismiques qui se sont transformés en partie dans la réalité. Détruire aujourd’hui un fleuve pour alimenter la croissance n’a plus aucun sens

 

Au même titre que les sciences naturelles sont une introduction à la médecine,

l’empreinte écologique introduit un nouvel outil de mesure de la biodiversité.

La rivière malade ne demande qu’à guérir, soignons-la, cela est encore possible.