Introduction
Les systèmes asservis électro-hydrauliques sont de plus en plus utilisés
dans les installations industrielles.
Ces systèmes qui convertissent
l'énergie hydraulique (débit , pression) en énergie
mécanique (vitesse, position, effort ) à partir de signaux électriques ayant un
niveau de puissance particulièrement bas permettent une attaque directe à
partir de circuits électroniques miniaturisés. Vers les années 30
l'électronique étant encore peu fiable, les asservissements purement hydrauliques
avec détecteur d'écart mécanique ont fait leur apparition dans le domaine
militaire. Aux alentours des années 50, OILGEAR introduit une électronique
basée sur l'utilisation de transformateurs avec comparaison de signaux modulés
(électronique AC), de nombreuses presses marchent d'ailleurs encore avec des
régulations de toutes natures avec cette électronique. Environ 20 ans plus
tard, l'apparition de l'amplificateur opérationnel très fiable, peu onéreux,
d'utilisation aisée, a poussé les utilisateurs vers les systèmes asservis
électro-hydrauliques.
Même s'ils sont parfois moins
connus que les asservissements électriques les systèmes asservis électro-hydrauliques permettent de contrôler avec fidélité et précision la
vitesse ou la position d'une charge et ceci pour des masses en mouvement
pouvant être très importantes.
Les méthodes de correction des asservissements
électro-hydrauliques sont maintenant mieux connues.
Elles permettent d'effectuer des bouclages vitesse, position ou même pression
en toute sécurité en conservant un système stable et suffisamment amorti.
A puissance égale, les systèmes
asservis électro-hydrauliques, particulièrement souples d'utilisation sont
parfois plus rapides que les asservissements électriques, des temps de mise en
vitesse de l'ordre de 0,1 s pouvant être obtenus avec les servopompes pour des
équipements de forte puissance.
Les domaines d'application
les plus courants sont:
1.
Marine
Commande de treuil
Commande de gouvernail
Systèmes anti-roulis
Motorisation d'hélice à pas variable
Transfert a la mer
Générateur de houle etc...
2.
Secteur sidérurgique
Presses a filer et à former
Asservissement cylindre de laminoir
Entraînement de profileuse
Presse à injecter
Traitement des tôles (systèmes enroulage- déroulage)
Coupes en vol ou à l'arrêt.
Robot de manutention , transfert etc..
3.
Machine outils
Entraînement de broche à vitesse variable
Brocheuses verticales.
4.
Bancs d’essais
Bancs de fatigues
Essais de réducteur ou de dispositifs de freinage
5.
Automobile
Presse SMC
Presse de fonderie
Emboutissage
6.
Applications mobiles
Bien que
encore peu répandu dans le domaine des travaux publics,
seulement 1% des 500000 vérins construits en France sont équipés d'une
rétroaction), ce marché est appelé à un développement important en boucle
ouverte avec valves à commande proportionnelle.
Un examen des systèmes
électro-hydrauliques montrent que ceux-ci sont régis
par 4 grands choix:
o servovalves ou servopompes
o vérins ou moteurs hydrauliques
o charge inertielle, élastique ou mixte
o
asservissement position, vitesse, ou pression (force).
On
constate donc la richesse des possibilités offertes par ces systèmes (plus de
30 possibilités)
D'autre part, de nombreuses variantes
viennent enrichir les possibilités offertes:
o
Le choix entre servovalves et valves proportionnelles.
o
le choix de la servovalve pouvant être à 2, 3 ou 4
orifices
o
la nature du vérin pouvant être à simple ou double effet
o
les charges à caractéristiques variables (essais
d'éprouvette) ou particulières augmentent
encore la diversité de ces
contrôles de puissance
En pratique
l'étude théorique montre que les systèmes vérins et moteurs hydrauliques sont
régis par les mêmes fonctions de transfert l'étude des blocs fonctionnels étant
pratiquement identiques. Dans ces deux cas l'analogie étant totale entre :
- la surface utile du vérin et la
cylindrée par radian du moteur hydraulique
- la masse et l'inertie angulaire
- l'effort et le couple.
Egalement les
servovalves 2 ou 3 orifices bien que d'une technologie différentes conduisent
à des calculs de dimensionnements comparables, une seule voie étant en fait
utilisée à l'encontre des servovalves 4 orifices (communément appelées
servovalves 4 voies) et constituées en pratique de deux orifices égaux et réglables
en série.
Ces similitudes facilitent
heureusement l'étude de ces systèmes. Toutefois, un examen critique des méthodes
d'asservissements linéaires appliquées aux asservissements électro-hydrauliques
montre que les résultats théoriques obtenus dans le cas des servovalves sont
affectés par la non-linéarité entre le débit et la perte de charge. Q =K (P)0,5
Heureusement les équipements à base de servopompes ne
souffrent pas de cette approximation et de ce fait, les résultats les résultats
pratiques sont proches des valeurs obtenus par le
calcul
Pour ceux qui sont inquiets des développements
mathématiques, faisant intervenir les équations différentielles, les nombres
imaginaires et la transformée de LAPLACE, nous espérons que l'approche
progressive et orientée sur les besoins particuliers de cette technique leur
permettra d'assimiler ces notions.
1) Positionnement en boucle
fermée
Le bon vieux système de copiage adapté sur les
machines outils 1ère génération est un des premiers servomécanisme bouclé en position.
De nombreux contrôles OILGEAR adaptés sur les grosses pompes à débit
variable fonctionnent d'ailleurs sur ce
principe.
II est possible d'arriver par le raisonnement et avec un peu d'intuition à deviner le comportement des systèmes asservis hydrauliques. Nous reportons à ce sujet le lecteur à la figure ci-contre. |
2)
Vitesse en boucle ouverte
Si l'on remplace dans ce système le
gabarit habituel par une petite came et que l'on supprime le bras de
rétroaction, le lecteur comprendra que l'on est maintenant en boucle ouverte.
Avec cette disposition on peut étudier le comportement harmonique en faisant
tourner la came à vitesse variable.
Lorsque la came tourne lentement
(faibles fréquences) le tiroir de la valve du palpeur étant ouvert plus
longtemps, une plus grande quantité d'huile sera envoyée dans le cylindre
provoquant une course importante (amplitude), à vitesse deux fois plus élevée
l'amplitude sur la table est deux fois plus faible, pour s'annuler pratiquement
à fréquence élevée.
La fréquence de coupure est celle
pour laquelle la course sur la table est la même que celle du tiroir en boucle
ouverte.
Un deuxième aspect important à
remarquer est que le mouvement sur la table est en retard de phase sur le
mouvement du tiroir (la table est déphasée de -90° par rapport au tiroir), en
effet lorsque la came déplace le tiroir vers la droite, la table se déplace
aussi vers la droite. Par contre lorsque le tiroir commence à se refermer en se
déplaçant vers la gauche, la table continue à se déplacer vers la droite, sa vitesse
s'annulant en position extrême droite lorsque le tiroir est fermé en position
médiane.
En pratique on trouve que le déphasage s'accentue relativement rapidement au
delà de -90° pour les fréquence supérieures à la fréquence de coupure, en
effet, la masse de la table n'est pas nulle et les phénomènes dus à la
compressibilité du fluide commencent à intervenir. A la fréquence pour laquelle
le mouvement de la table est déphasée de -180° par rapport au tiroir, on conçoit
que l'on a atteint un régime de fonctionnement important si l'on remettait en
place le bras de rétroaction puisque , pour cette fréquence particulière, la
vitesse de la table est maximum dans un sens alors que le tiroir est dans une
position qui devrait en toute logique provoquer une vitesse maximum sur la
table dans la direction opposée, on dit que le système est en opposition de phase.
La théorie concernant la stabilité
des systèmes asservis est basée sur les conditions devant être respectées à
cette fréquence particulière appelée fréquence de résonance. Il
est indispensable de respecter ces conditions de stabilité du fait que les
oscillations spontanément engendrées et autoentretenues par le système à cette fréquence peuvent être
dangereuses pour la mécanique (bruit important et risque de rupture par fatigue
des éléments mécaniques)
3) Pression (ou effort)
Un raisonnement presque identique pourrait être tenu en
immobilisant la table et en raccordant un capteur de pression sur la chambre
principale du vérin. Avec une petite vanne et un gros vérin ayant des volumes
d'huile importants on conçoit là aussi que si l'on s'intéresse à la pression
donnée par le capteur de pression, celle-ci est aussi déphasée de -90° par
rapport à la course du tiroir puisque du fait de la compressibilité du fluide,
la pression augmente tant que le tiroir n'est pas revenu en position centrale, la
sortie (pression) étant maximum lorsque l'entrée (course
tiroir) est nulle. A l'encontre de l'asservissement position on verra que les
effets dus à la masse et aux raideurs hydraulique et mécanique font intervenir
une zone de fréquences critiques pouvant dans certains cas conduire
l'utilisateur a choisir l'hydraulique proportionnelle pour le contrôle
d'effort.
Mais n'anticipons pas .....