L’effet de serre
Je viens de recevoir mi-décembre 2018 un email ainsi libellé de mon ami
Georges polytechnicien
« J'ai appris au cours d'une conférence à l'Institut Astrophysique
de Paris (IAP) sur le climat que du fait de l'effet de serre, la terre ne
rejetait en moyenne que 290 watts/m² alors qu'elle en reçoit 350. La surface de
la terre c'est en gros 500 millions de km². Soixante watts/m², ça fait 60 Mwatts/km² et pour la terre, l'effet de serre, ça fait sauf
erreur 30 millions de gigawatts, c'est à dire 20 millions de centrales EPR
produisant 24h/24. Ca fait froid dans le dos ....si
j'ose dire.
Joyeux Noel Georges »
Non Georges, il n‘y a pas d’erreur. Tu es décidément
à la fois un Lutin nautique et un Lutin thermique
Si les chiffres
de l’IAP sont exacts la loi de conservation de l’énergie
permet de dire que ce qui est absorbé maintenant en bonne partie par les océans
est égal à l’énergie qui arrive du soleil par rayonnement minoré de ce qui est
réfléchi (à savoir 350 - 290 = 60 watts/m²). Ceci du fait de la présence dans
l’atmosphère de gaz à effet de serre différents de la vapeur d’eau tels que le
méthane (CH4) et le gaz carbonique (CO2). C’est donc bien maintenant une
puissance moyenne de 30 000 000 GW (ou 30 milliards de MW) qui
réchauffe les océans. Et comme une centrale EPR c’est environ 1500 MW on trouve
bien 20 millions de centrales EPR. Cela signifie qu’en une année de 8760 h,
c’est une énergie supplémentaire de 262 800 milliards de kWh que reçoit la
terre.
Homo
sapiens
Si l’on ramène
ces chiffres à homo sapiens, vu que
nous sommes actuellement 7 milliards sur terre cela correspond à 37 500
kWh par habitant. Etant donné que la consommation globale d’énergie annuelle
sur terre est voisine de 12 500 millions de tonnes équivalent pétrole (tep) et qu’une tep correspond à 11 610 kWh, la consommation moyenne par
terrien est voisine de 20 700 kWh (Ce chiffre correspond sensiblement à la
consommation moyenne d’un français). Vu les performances de nos chaines
énergétiques actuelles (moteur à combustion interne, centrale nucléaire) c’est
environ les 2/3 de ce chiffre qui part en chaleur soit environ 13 800 kWh
par terrien. Une quantité de chaleur qui vient s’ajouter à l’effet de serre. En
d’autres termes et toute plaisanterie mise à part cela pourrait bien être en
effet l’enfer climatique….
L’eau
de mer dont il dépend
La chaleur de l’eau est importante pour l’individu. Sa
capacité à emmagasiner ces 60 watts/m² d’énergie thermique qu'elle reçoit à la
surface des océans sans créer de dommage me semble compromise. Soixante
watts/m² c’est 0,06 kW/m² ou une énergie reçue annuellement sur 1 m² par l’eau
de mer de 0,06 x 8760h = 525 kWh. Un chiffre qui semble terriblement
important*. Ceci même avec la chaleur
spécifique élevée de l’eau . On sait
que grosso-modo +1 kWh élève 1 m3 d’eau de 1°C. Si la chaleur devait
se transmettre par conduction ou convection sur une centaine de m d’épaisseur,
l’élévation de la température annuelle serait de 5°C ce qui n’est assurément
pas négligeable. Ceci d’autant qu’en surface l’élévation de la température est
très certainement supérieure. Si l’échange thermique ne se faisait que sur
10m de profondeur, bonjour les dégâts pour le
phytoplancton et la chaîne alimentaire en mer.
Pour
résumer le Lutin nautique optimiste un peu frileux pourrait dire
« Chouette moi qui craint l’eau froide ….. » Quant
au Lutin thermique pessimiste qui commence à prendre place en chacun de nous,
il craint que l'eau de mer ne se mette un jour à bouillir à la surface et il
commence à comprendre le pourquoi de ces typhons à répétition en raison de
températures en surface trop élevée. Ce sont probablement ces graves
évènements ainsi que des raisons sociales qui ont conduit le Président de
l’ADEME, organisme qui fait partie de notre gouvernement, de prendre la grave
décision de fixer un nouveau cap énergétique pour le monde de demain. Voir quel
est ce cap dans la conclusion du long fichier sur la Solar Water Economy
*Chiffre
qui ne devrait cependant pas trop nous inquiéter. Ceci dans la mesure où il
doit être rapproché des 600 kWh reçu annuellement par un m² de panneau solaire
thermique en région parisienne (Voir P 119
du livre sur l’énergie)
La seule explication possible semble
être dans la pratique un échange thermique sur une grande profondeur d’eau de
mer et le fait que la température des océans diminue avec la profondeur
(environ 4°C à partir de 1000m de profondeur avec une profondeur moyenne des
océans voisine de 4000m) |
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